Les Suisses ont à nouveau dépensé moins dans les restaurants et les hôtels en 2013. Le montant consacré aux repas et boissons hors foyer s'est élevé à 23 milliards de francs, soit un recul de 630 millions ou 2,6% par rapport à 2012. En cause, selon la branche, la situation économique et les pressions politiques toujours plus fortes.
"La restauration traditionnelle est de plus en plus mise sous pression. De nombreux petits établissements peinent à trouver un repreneur et la "mort des bistrots" est une réalité", a déclaré mercredi Klaus Künzi, président de GastroSuisse, lors du bilan annuel de l'organisation.
Les hommes plus dépensiers
Ce sont les hommes qui ont mangé le plus souvent hors du foyer, avec 57% du total des repas au restaurant, contre 43% pour les femmes.
Ils y ont également dépensé un peu plus par repas: 15 francs en moyenne contre 14 francs pour les femmes.
ats/sbad
7,90 francs par jour en moyenne
L'an dernier, le Suisse moyen a dépensé 2878 francs pour les repas et boissons consommés à l'extérieur, soit moins de 7,90 francs par jour. Une baisse par rapport à 2012 (2988 francs), surtout sensible pour les dépenses de boissons, a annoncé GastroSuisse.
Les moyennes des dépenses révèlent des différences selon les régions. Ainsi, les restaurants valaisans et zougois sont ceux qui servent le plus de repas, 20% de plus que la moyenne nationale. Les établissements st-gallois, avec 19% de moins, et soleurois, avec 16%, sont à l'autre extrémité.
La restauration dite traditionnelle reste largement en tête des dépenses, notamment chez les 50-74 ans, avec 7,8 milliards de francs en 2013, soit 35% du total. Suivent la restauration rapide, avec 2,6 milliards, et la restauration d'entreprise et collective, avec 1,2 milliard, précisent les statistiques de GastroSuisse.
Fermement opposé au salaire minimum
Le salaire minimum aurait des conséquences particulièrement néfastes sur l'hôtellerie et la restauration, estime également GastroSuisse. L'organisation faîtière de la branche appelle donc à "refuser très clairement" l'initiative "nuisible" soumise au peuple le 18 mai.
Un salaire minimum fixé par l'Etat affaiblit encore la compétitivité de la Suisse et revient à un "diktat salarial", a dit mercredi Ernst Bachmann, vice-président de GastroSuisse, lors de la conférence de presse annuelle de l'organisation à Berne.
L'initiative anti-immigration "dévastatrice"
L'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse pourrait provoquer des "dommages dévastateurs" dans la branche, a noté GastroSuisse, rappelant qu'avec 44% de travailleurs étrangers, la branche est particulièrement dépendante de la main-d'oeuvre immigrée.
La faîtière du secteur de l'hôtellerie-restauration emploie quelque 210'000 personnes.