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Achat du Gripen, le mirage des affaires compensatoires

Le projet d'achat du Gripen est porté par le ministre de la Défense Ueli Maurer. [Lukas Lehmann]
Le projet d'achat du Gripen est porté par le ministre de la Défense Ueli Maurer. - [Lukas Lehmann]
Les affaires compensatoires sont souvent inférieures à ce qui a été promis durant les campagnes d’achat de matériel militaire. De 1995 à 2005, seuls 40% des affaires ont profité à l'emploi en Suisse.

Mandaté par le Parlement, le contrôle fédéral des finances (CDF) a étudié 6522 contrats entre entreprises suisses et étrangères pour un chiffre d'affaires de 4,31 milliards de francs.

Son rapport final publié en 2007 (voir le résumé ci-dessous) est sévère: "Selon le CDF, seuls 40% du volume des affaires compensatoires, et non 100% comme annoncé dans les messages, ont profité à l’industrie suisse."

Armasuisse conteste

Armasuisse a vivement contesté l’étude de l’organe de contrôle de la Confédération (voir la page 55 du rapport final) mais le CDF a maintenu tel quel l’entier de ses recommandations, notamment la création d’un organe indépendant de contrôle des affaires compensatoires (voir ci-contre).

Les affaires compensatoires et les bénéfices pour les firmes suisses sont un des plus importants arguments de la campagne pour le Gripen. Le peuple doit se prononcer sur un crédit de 3,126 milliards pour 22 Gripen, avec un budget de 142 millions par avion.

Nicolas Rossé

Le résumé du rapport final:

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Le bureau offset

Créé pour contrôler si l’achat de matériel engendre de nouveaux contrats ou des affaires supplémentaires pour les entreprises suisses, le bureau offset était dirigé par Albert Gaide. L'homme d’affaire vaudois a travaillé pendant près de 40 ans dans l’industrie notamment dans le domaine de l’armement.

Au début de cette année, le mandat de cet ancien officier d’artillerie n’a pas été reconduit, comme l’ont révélé le Tages-Anzeiger et la Handelszeitung

Contacté par la RTS, Albert Gaide a regretté ne pas avoir pu poursuivre son mandat jusqu’au 30 juin. Il nous a confirmé avoir été sous  pression pour accepter plus facilement certaines affaires compensatoires.  Pour l’ancien patron du bureau offset, seul les affaires dépendant de l’achat du Gripen doivent être comptées.