Plus de 14'000 personnes se sont déplacées jeudi aux manifestations du 1er Mai à Zurich. Ils étaient aussi 1500 à Bâle et autant à Genève. Un rassemblement s'est aussi tenu à Lausanne.
Christian Levrat s'exprime à Zurich
A Zurich, le président du Parti socialiste suisse Christian Levrat a marché en tête du cortège, derrière la banderole "bon travail - salaire minimum".
Dans son allocution, le Fribourgeois s'est fait l'écho du traumatisme de l'après 9 février: "La menace aujourd'hui, c'est une Suisse de la réaction. C'est l'abandon de notre tradition humanitaire. C'est un isolement politique suicidaire en Europe. C'est le retour au statut de saisonnier. C'est une renaissance du machisme et de l'autoritarisme".
Malgré le calme de la manifestation, de nombreux magasins proches de l'Helvetiaplatz se sont préparés à une possible contre-manifestation plus violente. Les vitrines ont ainsi été barricadées mercredi soir déjà.
Les leaders de la gauche et des syndicats mobilisés
Les différents tribuns de la gauche et des syndicats, comme le co-président d'Unia, Renzo Ambrosetti à Fribourg et Katharina Prelicz-Huber, la présidente du SSP à Olten (SO), ont fait des appels du pied en faveur du salaire minimum.
A Fribourg, la conseillère nationale Maria Bernasconi (PS/GE) a fait de même, tout comme sa collègue de parti vaudoise Ada Marra à La Chaux-de-Fonds (NE) et Yverdon-les-Bains (VD).
Invité à Nuremberg (D) par un syndicat allemand, le syndicaliste en chef et conseiller aux Etats Paul Rechsteiner (PS/SG) a élargi sa réflexion au continent européen. "Le projet d'une Europe sociale est menacé quand 120 millions d'Européens vivent au-dessous du seuil de pauvreté: la division de l'Europe entre le Nord et le Sud a remplacé celle entre l'Est et l'Ouest".
Lors d'une allocution devant quelque 200 personnes à Sion, l'ancienne conseillère fédérale Ruth Deifuss et le président du gouvernement vaudois Pierre-Yves Maillard ont plaidé pour plus d'égalité, d'équilibre, de justice et de fraternité. Ils ont plaidé pour le salaire minimum, considéré comme "le meilleur moyen pour favoriser l'égalité et une politique fiscale et sociale équilibrée".
>> A lire aussi : Les villes d'Europe à l'heure de la Fête du travail
ats/boi
Conseillers fédéraux sur le terrain
Simonetta Sommaruga a visité une usine dans le canton de Soleure jeudi matin. Elle s'est entretenue avec une douzaine des 215 employés de cette fabrique d'outils de coupe pour l'usinage des métaux, vendus dans le monde entier.
Son collègue Alain Berset était lui sur la "Rathausplatz" de Thoune (BE). Depuis la crise financière, la stabilité sociale a regagné en importance, a dit le Fribourgeois. Le système de sécurité sociale doit être réformé afin que le moins possible d'insécurité surgisse. Il est facile de dire non au progrès social et à des rentes sûres mais "dire seulement non n'a pas d'avenir", a-t-il estimé.