Deux fois plus de djihadistes suisses recensés par le Service de renseignement en 2014
Une quarantaine de musulmans sont partis de Suisse, ou ont l'intention de le faire, pour aller porter le djihad, selon les données récoltées jusqu'en mai 2014. C'est deux fois plus que l'an passé, a constaté lundi le directeur du Service de renseignement de la Confédération (SRC) Markus Seiler dans son rapport 2014.
Parmi ces cas, treize sont confirmés. Cela signifie que "leur présence sur place a été rapportée par au moins deux sources distinctes. "L'un d'entre eux est revenu et deux sont morts", a ajouté le directeur du SRC. En mai 2013, le SRC avait enregistré 20 cas dans le monde entier.
Ces miliciens rejoignent leurs destinations par divers chemins. Ceux qui mettent le cap sur la Syrie passent notamment par les Balkans, par l'Afrique du Nord, ou la Turquie, pour laquelle il n'y a pas besoin d'avoir de visa.
La Suisse cible d'espionnage informatique
Le SRC estime par ailleurs que la situation sécuritaire en Suisse est "calme et stable". Après les révélations de l'affaire Snowden, il a placé la sécurité de l'information au centre de son rapport.
La Suisse continue d'être la cible d’activités prohibées de services de renseignements, selon lui. L'attention se porte sur les états à la pointe dans ce domaine, et notamment les Etats-Unis, relève encore le SRC.
ats/sbad
Légiférer au niveau international
Les cyber-attaques, lancées depuis n'importe où et permettant de falsifier des informations ou saboter des infrastructures, inquiètent en particulier le SRC.
"Il revient à la communauté internationale de poser cette question et d'y répondre, par exemple au moyen d'accords internationaux."
Le SRC veut soigner le dialogue avec la Russie
La Suisse doit soigner le dialogue avec la Russie dans le contexte de la crise en Ukraine, recommande le directeur du Service de renseignement de la Confédération. Moscou constitue un partenaire de poids, rappelle-t-il.
La présidence suisse de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) doit être soutenue. La Confédération peut profiter de cette plate-forme pour se faire entendre.
Selon le haut fonctionnaire, il s'agit de surveiller avec attention l'évolution en Moldavie et en Géorgie notamment. Mais la crise ukrainienne ne doit pas être considérée comme "une nouvelle Guerre froide", tempère-t-il.