Après l'annonce vendredi par Christoph Blocher de son retrait du Conseil national fin mai (Christoph Blocher quitte le Conseil national pour mieux combattre l'Europe), les réactions se sont multipliées dans le sérail politique.
A commencer par l'exclamation de surprise de son camarade de parti Ueli Maurer, à qui la RTS apprenait la nouvelle: "C'est vrai? Ah? Ca m'étonne beaucoup. C'est un politicien extraordinaire, c'est dommage pour la politique suisse", a déclaré le conseiller fédéral.
L'étonnement d'Ueli Maurer et la réaction de Claude-Alain Voiblet:
Claude-Alain Voiblet, vice-président de l'UDC suisse, ne s'est de son côté pas dit "surpris" de cette annonce, au vu de l'opinion de Christoph Blocher sur le Parlement, qu'il jugeait "sclérosé".
Toni Brunner, le président de l'UDC, n'a observé chez son mentor ni fatigue, ni lassitude. "Christoph Blocher n'a jamais été aussi en forme". Le groupe parlementaire n'a exercé aucune pression sur le tribun zurichois, a-t-il ajouté. Il n'était pas satisfait de manquer de nombreux votes et séances au Parlement, il a donc préféré se concentrer sur l'essentiel.
Certains se sont montrés plus piquants, à l'instar du conseiller national Yannick Buttet (PDC/VS):
Mathias Reynard, conseiller national (PS/VS), s'est lui aussi fendu d'un tacle sur le taux d'absentéisme du tribun.
La sortie "hors session" du parlementaire a également étonné, à voir la réaction du conseiller national Dominique de Buman (PDC/FR).
Roger Nordmann, conseiller national (PS/VD): "En égalant le Conseil national à une perte de temps, Blocher montre une fois de plus son mépris des institutions suisses. Parlement = contraire de la dictature".
Carlo Sommaruga, conseiller national (PS/GE), se sent pour sa part soulagé du départ de son collègue.
Pour Philipp Müller, président du PLR, Christoph Blocher ne perdra pas de son influence sur la politique suisse suite à son retrait du Conseil national. "Il ne sera pas moins gênant". Il a aussi estimé que les critiques à l'encontre du Parlement étaient irrespectueuses du travail accompli par les parlementaires.
Christophe Darbellay, président du PDC, a quant à lui qualifié de "sortie par la petite porte, peu élégante", le départ annoncé de Christoph Blocher. "Mais il a réussi son effet de surprise", a-t-il ajouté. "Il ne perdra pas de son influence sur la politique suisse pour autant."
kkub
Blocher: "L'activité parlementaire m'a toujours ennuyé"
Christoph Blocher se dit soulagé d'avoir annoncé sa démission du Conseil national. "L'activité parlementaire m'a toujours ennuyé, j'en ai souvent souffert", a-t-il déclaré vendredi à l'ats.
"J'ai donc essayé de faire des choses plus importantes, lorsque ma présence n'était pas nécessaire", a-t-il précisé. Concrètement le tribun zurichois a manqué 36% des votes au Parlement - ce qui fait de lui le champion de l'absentéisme.
"Il y a beaucoup de choses inutiles au Parlement. Comme j'étais absent, je n'ai pas reçu de jetons de présence et donc n'ai pas été payé".