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"Il faut légaliser le cannabis dans l'espace privé", selon Olivier Guéniat

Les trafiquants revendaient du cannabis, de l'ecstasy et des amphétamines. Près de 80 personnes sont impliquées. [Andree-Noëlle Pot]
"Je ne vois que du bien" dans le modèle uruguayen, dixit Olivier Guéniat. - [Andree-Noëlle Pot]
Le modèle répressif est un échec, affirme dans la presse samedi le chef de la police judiciaire neuchâteloise au retour d'un voyage en Uruguay, premier pays à avoir encadré le marché du cannabis.

"Il faut légaliser la production et la consommation de cannabis dans l'espace privé", affirme Olivier Guéniat, chef de la police judiciaire neuchâteloise et expert reconnu en la matière. Selon lui, le modèle répressif en vigueur est un échec.

Le policier rentre d'Uruguay, devenu en décembre le premier pays à voter une loi qui place toute la chaîne de production du cannabis sous l'autorité de l'Etat. Il s'y est rendu en tant que membre d'un groupe d'experts et d'une commission fédérale.

"Je ne vois que du bien dans cette expérience"

"Nous devons rendre un rapport sur ce qui se fait dans ce pays" à Office fédéral de la santé publique (OFSP), déclare-t-il samedi dans L'Express et L'Impartial. "Je ne vois que du bien dans cette expérience", affirme Olivier Guéniat.

En Uruguay, les consommateurs - âgés d'au moins 18 ans, résidents en Uruguay et inscrits sur un registre - peuvent acheter 10 grammes de marijuana par semaine. Le cannabis peut y être cultivé pour usage personnel.

>> Lire aussi : La marijuana est légalisée en Uruguay

ats/dk

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Un test à Genève?

Un groupe de députés genevois interpartis a proposé en mars dernier d'autoriser pendant trois ans dans le canton la culture, la distribution et la consommation de cannabis dans le cadre d'associations.

Ce système permettrait de contrôler la qualité des produits et leur teneur en THC et de séparer les marchés du cannabis des drogues plus dangereuses, selon les initiants genevois.

"Il faut chasser le marché du cannabis de nos rues"

En Suisse, "la répression seule ne répond plus aux problèmes actuels", selon Olivier Guéniat. "L'immense majorité des consommateurs enfreignent la loi, mais ce ne sont pas des criminels pour autant", affirme-t-il.

Le chef de la police judiciaire propose de confiner la production et la consommation de cannabis dans l'espace privé. L'Etat autoriserait les consommateurs à s'organiser dans le cadre privé.

Parallèlement, la répression pourrait se concentrer sur le marché illicite. "Les amendes infligées pour détention de cannabis dans l'espace public devraient être beaucoup plus dissuasives qu'aujourd'hui, par exemple 1500 francs."