Un oui à l'initiative populaire pour une caisse maladie publique le 28 septembre entraînerait la fin des rabais pour enfants, des franchises à option ou des modèles particuliers, ont assuré vendredi les opposants de l'Alliance santé, expertise à l'appui.
Primes uniformes dans les cantons
Pour Alliance santé, l'article constitutionnel entraînera des primes identiques pour tous dans un même canton. Les opposants déplorent la fin de la différenciation entre villes et campagnes et affirment qu'il ne sera plus non plus possible de réduire sa prime - jusqu'à 50% aujourd'hui - en choisissant des franchises plus élevées ou des modèles particuliers d'assurance, affirment-ils.
Les classes moyennes les plus lésées
Les enfants et les jeunes jusqu'à 25 ans payeront les mêmes primes que les adultes. Pour Alliance santé, qui réunit des représentants des partis de droite, des médecins, des assureurs ou des hôpitaux, ce sont surtout les familles de la classe moyenne qui n'ont pas droit à des réductions de primes, qui passeront à la caisse.
ats/mac
Versions différentes selon les langues
Une étude présentée par Alliance santé met en évidence une importante différence entre les textes français et allemand de l'initiative pour une caisse unique.
Dans les versions latines, il n'est pas question de primes uniformes par canton, "einheitliche Prämien" dans la version allemande. Or, selon une interprétation généralement admise, c'est la version la plus spécifique qui prévaut.
Lors de l'examen du texte par le Parlement, cette différence n'est pas apparue. En commission, les discussions ont été menées sur la base du texte allemand, a dit devant les médias la conseillère nationale Isabelle Moret (PLR/VD), membre de la commission de la santé.
Ce que prévoit l'initiative
L'initiative, lancée par la gauche, prévoit la création d'une institution nationale avec des agences cantonales qui établiront les primes et les encaisseront. Une prime uniforme serait fixée pour chaque canton.
La Confédération, les cantons, les assurés et les fournisseurs de prestations (notamment les hôpitaux et les médecins) seraient représentés au sein de l'institution, qui s'occuperait de l'assurance de base.
Un contre-projet, lancé par le ministre de la Santé Alain Berset, a été abattu par les partis bourgeois avant même d'être présenté au Parlement.