Sur les 900 millions de francs qui auraient dû aller à l'achat des avions de combat Gripen de 2014 à 2016, 800 millions iront à d'autres projets. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de ne pas laisser ces fonds à l'armée, contrairement aux voeux du ministre de la Défense Ueli Maurer.
Après le refus du Gripen par le peuple, l'armée devra ainsi réduire sa voilure et se contenter d'un budget annuel de 4,7 milliards de francs.
"Faire avancer d'autres projets prioritaires"
Les 800 millions de francs qui ne seront pas investis dans l'achat du jet suédois offriront la possibilité aux autres départements de "faire avancer d'autres projets prioritaires". Néanmoins, l'armée touchera 100 millions, a admis un porte-parole du Département de la défense.
Pour la suite, Ueli Maurer a été prié de présenter le "profil de ses besoins", en même temps que son projet de réforme de l'armée d'ici cet automne.
ats/tmun
Ueli Maurer désavoué
Le ministre de la Défense espérait maintenir le budget annuel de l'armée à 5 milliards de francs, malgré l'échec de l'achat des 22 avions de combat. Mais le gouvernement ne l'entend pas de cette oreille.
Pour lui, il n'est pas "possible, à court terme, d'engager pleinement les moyens initialement prévus". Le plafond budgétaire de l'armée devra donc être réduit pour les années 2014 à 2016 afin d'éviter les soldes de crédits prévisibles.
Les réactions suite à l'annonce
"C'est une erreur de priver l'armée de moyens", a affirmé à brûle-pourpoint le président du PDC, Christophe Darbellay. Il a qualifié cette décision de "concession faite à la gauche". "Ueli Maurer ne pouvait pas décider seul d'affecter l'argent destiné à l'achat des Gripen à l'achat de chars par exemple", a relevé pour sa part Isabelle Moret, vice-présidente du PLR.
A l'UDC, le conseiller national vaudois Guy Parmelin se dit surpris de "cette décision qui ne dit rien de l'affection de ces 800 millions de francs". "C'est une très bonne nouvelle", a réagi de son côté le PS par la bouche de son porte-parole Gaël Bourgeois. "Tant que les missions de l'armée ne sont pas redéfinies, on ne sait pas de quel matériel elle aura besoin", a-t-il relevé.