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Le Conseil national soutient le diagnostic préimplantatoire

Le Parlement débat sur le choix du bon embryon lors d'une fécondation in vitro
Le Parlement débat sur le choix du bon embryon lors d'une fécondation in vitro / 12h45 / 2 min. / le 3 juin 2014
La Chambre du peuple a accepté mardi de lever l'interdiction du diagnostic préimplantatoire. L'objet, qui requiert une modification de la constitution, sera soumis au peuple.

Les couples risquant de transmettre une maladie grave à leur enfant pourront probablement recourir au diagnostic préimplantatoire en Suisse. Le Conseil national a accepté mardi par 138 voix contre 38 et 13 abstentions d'en lever l'interdiction.

Le peuple aura néanmoins le dernier mot en votation, car une modification de la constitution s'impose.

Oui au dépistage de la trisomie, non aux "bébés sauveurs"

Le dépistage de la trisomie 21 devrait également être compris dans le diagnostic préimplantatoire. Contrairement au Conseil des Etats, le National a accepté mardi d'élargir l'examen des aberrations chromosomiques.

La Suisse n'autorisera en revanche pas les "bébés sauveurs". Comme le Conseil des Etats, le National a refusé d'autoriser la sélection d'embryons à même de faire par la suite un don de cellules souches à un frère ou une soeur atteint d'une maladie incurable dans la révision de la loi sur la procréation médicalement assistée.

ats/jvia

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Qu'est-ce que le diagnostic préimplantatoire ?

Actuellement, un couple ne peut détecter la transmission d'une maladie grave que pendant une grossesse, ce qui conduit souvent à un avortement.

A l'avenir, ces personnes devraient pouvoir passer par un diagnostic préimplantatoire, qui permet d'analyser un embryon conçu in vitro pour y dépister d'éventuelles anomalies avant son implantation dans l'utérus.

Groupes politiques divisés

Ce débat relevant plus de l'éthique personnelle que des convictions partisanes, les groupes politiques se sont montrés divisés.

Avec sa réglementation parmi les plus strictes d'Europe en matière de procréation assistée, la Suisse pratique la médecine à deux vitesses, a noté Jacques Neirynck (PDC/VD) au nom de la commission. Les couples aisés se rendent à l'étranger pour obtenir un diagnostic préimplantatoire. Les moins nantis n'ont pas la possibilité de pratiquer le tourisme médical.

A l'opposé, les milieux conservateurs religieux ont contesté en vain toute ouverture. Pour Marianne Streiff (PEV/BE), le diagnostic préimplantatoire induit un système de sélection et d'instrumentalisation de la vie en devenir.

Pour Urs Gasche (PBD/BE), les opposants au diagnostic préimplantatoire, au nom du respect de la vie humaine, favorisent finalement l'avortement.