La concurrence entre les 61 assureurs maladie privés permet de développer des modèles novateurs et de contrôler les coûts.
Ce système a fait ses preuves et doit seulement être affiné, a affirmé lundi le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset, qui a lancé la la campagne contre la caisse unique réclamée par la gauche.
>> Lire aussi : L'exercice d'équilibrisme d'Alain Berset sur la caisse unique
Procédures juridiques compliquées
Le ministre de la Santé a pointé du doigt les incertitudes concernant le passage à une caisse unique: la fortune des assureurs privés devrait être transférée vers la nouvelle institution, ce qui déclencherait des procédures juridiques compliquées.
Tout cela alors que les assureurs devraient poursuivre leur activité jusqu'à ce que la caisse publique fonctionne.
Conflits d'intérêts
De plus, la nouvelle institution devra représenter la Confédération, les cantons, les assurés et les hôpitaux, ce qui pourrait provoquer des conflits d'intérêts entre eux, notamment sur les soins à rembourser ou la fixation des tarifs, selon Alain Berset.
Ces litiges pourraient entraîner de longues discussions et compliquer la prise de décision.
ats/mac
Litige autour du texte
L'initiative "pour une caisse publique d'assurance maladie", soumise au verdict des Suisses le 28 septembre, prévoit la création d'une institution nationale avec des agences cantonales qui établiront les primes et les encaisseront.
Si la version française indique simplement que "les primes sont fixées par canton", il est question de "primes uniformes" en allemand. Une précision qui fait craindre aux opposants la fin des rabais pour enfants, des franchises à option ou des modèles particuliers.
Alain Berset n'a pas abordé ce point lundi.
Alain Berset contre l'initiative socialiste
Le conseiller fédéral socialiste n'a pas semblé préoccupé de devoir croiser le fer avec ses camarades.
"Nous avons des rôles différents. Je représente la position du gouvernement", a-t-il déclaré lundi devant la presse. Et le Conseil fédéral estime que le changement de cap réclamé par les initiants est trop important et signifierait une perte de choix pour les assurés.
Les hôpitaux se prononcent contre
Les hôpitaux de Suisse ont dit "non" à la majorité à la caisse maladie publique.
Tous les groupes de membres, hôpitaux publics et cliniques privées, et toutes les régions ont souhaité que l’association recommande le non, a indiqué lundi la faîtière H+ dans un communiqué.
Une caisse publique pourrait, selon H+, exercer son monopole de manière dominante sur les assurés et les fournisseurs de prestations. Il en résulterait une multiplication des interventions politiques et une accentuation des contraintes.