En octobre 2003, Alain Berset, alors candidat socialiste au Conseil des Etats, le déclarait sans ambages dans La Liberté: "Je suis pour la caisse unique". Dix ans plus tard, devenu conseiller fédéral, il sonne la charge contre l'initiative "pour une caisse publique d'assurance-maladie", se mettant en porte-à-faux de son parti.
>> Lire : Alain Berset a lancé la campagne contre la caisse unique
Cette confrontation était annoncée dès l'accession d'Alain Berset au Conseil fédéral en décembre 2011. Ainsi, quelques jours après son élection, le Fribourgeois prend déjà ses distances avec la caisse unique, affirmant dans Le Matin Dimanche (pdf) qu'il a "probablement" signé l'initiative, mais qu'il ne figure "pas dans le comité d'initiative". "Désormais, je représente l'avis du Conseil fédéral", note-t-il.
Un contre-projet qui divise
Moins d'un an plus tard, le ministre de la Santé, avec le soutien du Conseil fédéral, propose un contre-projet indirect pour contrer la caisse unique. Ses principales mesures: séparer l'assurance obligatoire de la complémentaire et instituer une réassurance - obligatoire pour tous les assureurs - pour céder le risque représentés par les coûts élevés d'un assuré.
Le sujet du 19h30 du 10 octobre 2012:
Mais fin septembre 2013, le "manque d'enthousiasme" lors de la consultation contraint Alain Berset à abandonner son contre-projet: la droite critique une caisse unique déguisée, tandis que la gauche - bien que séduite par certains éléments - préfère son initiative. Le conseiller fédéral prend acte de ce résultat, tout en se réjouissant de pouvoir conserver les mesures les plus consensuelles.
Les explications d'Alain Berset au 19h30:
Au final, en l'absence de contre-projet, le peuple votera le 28 septembre sur la caisse unique. Une chose est certaine: le conseiller fédéral Alain Berset est résolument opposé à l'initiative. En revanche, on ne saura peut-être jamais la position du citoyen Alain Berset.
dk
Une caisse nationale, des agences cantonales
L'initiative "pour une caisse publique d'assurance maladie", soumise au verdict des Suisses le 28 septembre, prévoit, pour l'assurance de base, la création d'une institution nationale avec des agences cantonales qui établiront les primes et les encaisseront.
Si la version française indique simplement que "les primes sont fixées par canton", il est question de "primes uniformes" en allemand. Une précision qui fait craindre aux opposants la fin des rabais pour enfants, des franchises à option ou des modèles particuliers.