Il faut dépénaliser tous les stupéfiants, estime l'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, récemment nommée présidente de la Commission consultative genevoise en matière d'addictions. Pour elle, la question centrale est de savoir comment réduire le marché illégal de la drogue.
L'ancienne ministre de la santé souhaiterait tester une régulation du marché de la drogue afin de voir quel effet elle aurait sur les vendeurs et les consommateurs, encore difficiles à estimer.
Fin de la prohibition
Le changement de modèle a un double but: réduire le marché illicite du cannabis et développer un système de régulation qui pourrait être appliqué à d'autres stupéfiants.
La socialiste genevoise se dit convaincue, avec la Commission mondiale pour la politique des drogues, qu'il faut mettre fin à la prohibition, car elle crée plus de problèmes que la consommation de stupéfiants elle-même.
Lire aussi:
"Il faut légaliser le cannabis dans l'espace privé", selon Olivier Guéniat
ats/jvia
Interdiction totale "insatisfaisante"
L'interdiction totale du cannabis, actuellement en vigueur en Suisse, demeure insatisfaisante. Tel était le constat dressé en mars par la Commission fédérale pour les questions liées aux drogues (CFLD) qui suit avec attention les expériences menées ailleurs, notamment aux Etats-Unis ou en Espagne.
Ce constat est partagé par Olivier Guéniat, chef de la police judiciaire neuchâteloise et expert reconnu en la matière. Pour lui, "la répression seule ne répond plus aux problèmes actuels". "L'immense majorité des consommateurs enfreignent la loi, mais ce ne sont pas des criminels pour autant", affirmait-t-il en mai.
Il propose de confiner la production et la consommation de cannabis dans l'espace privé.