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Des particuliers pourraient héberger des réfugiés à leur domicile

La plupart des demandes sont issues de ressortissants de la Syrie et de l'Erythrée. [AP Photo/Raad Adayleh]
La plupart des demandes sont issues de ressortissants de la Syrie et de l'Erythrée. - [AP Photo/Raad Adayleh]
Avant même son lancement, un projet pilote visant à permettre à des particuliers d'héberger des réfugiés en Suisse rencontre un certain succès: 150 personnes se sont déjà portées volontaires.

Face à l'afflux de migrants, sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale selon l'ODM, l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) lance un projet pilote: des particuliers pourraient héberger des réfugiés, révèlent jeudi le Bund et le Tages Anzeiger.

Avant même le lancement du projet, qui attend le feu vert des cantons et des communes, 150 personnes se sont déjà annoncées pour accueillir au moins un réfugié, à la suite d'un appel de l'OSAR dans la presse. Et l'organisation est convaincue que des centaines d'autres pourraient suivre, sitôt un système fiable mis en place.

Des interrogations subsistent

Plusieurs questions restent toutefois en suspens: qui assumerait la responsabilité? Qui parrainerait les réfugiés? Quelle forme de dédommagement pour les familles d'accueil? Quid des éventuels problèmes de voisinage?

Il est difficile d'y répondre, d'autant plus que ce n'est pas la Confédération mais bien les cantons qui sont en charge de l'accueil. Avec des pratiques variables...

asch

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Assez de places pour l'instant

En juin, le nombre de demandes d'asile a explosé: 2200, soit une augmentation de 520 par rapport au moins précédent. La tendance va-t-elle se poursuivre? Difficile de le dire, selon un porte-parole de l'ODM.

La Confédération ne prévoit pas dans l'immédiat d'augmenter la capacité des différents centres. Par contre, elle y travaille à long terme, avec l'ouverture de nouveaux locaux dans les cantons de Neuchâtel, de Zoug et du Tessin.

Faire tomber des préjugés

Le but du projet est de soulager les centres pour requérants, mais pas seulement. "Il s'agit également de perpétuer la tradition humanitaire de la Suisse", indique au Bund le porte-parole de l'OSAR.

"Ces dernières années, certains groupes politiques ont exploité la thématique de l'asile et créé un climat extrêmement pesant, bien plus que durant le dernier pic de réfugiés, la crise dans les Balkans. Avec un contact direct, beaucoup de préjugés vont tomber: l'écrasante majorité des réfugiés ne sont ni criminels, ni étranges. Ce sont des hommes comme vous et moi", poursuit Stefan Frey.

Cela ne serait pas le premier appel à la population pour accueillir des réfugiés: la mesure avait déjà été prise en 1973 après un putsch au Chili.