Dans son 15e rapport annuel présenté mardi à Berne, l'Initiative des villes pour la politique sociale constate que les bénéficiaires de l'aide sociale sont en constante augmentation dans les villes suisses et que la durée de perception est toujours plus importante. L'an dernier, le nombre de cas d'aide sociale a encore augmenté de 2,5%.
Sur les 13 villes qui participent à la statistique, Bienne continue d'afficher le taux le plus élevé, avec près de 12 bénéficiaires pour 100 habitants. A Lausanne, ils sont un peu plus de 10%. Le risque de dépendre de l'aide sociale est du reste nettement plus grand en Suisse romande.
Un quart de salariés
Si la majorité des bénéficiaires de l'aide sociale sont suisses, le taux est nettement plus élevé parmi les étrangers - et particulièrement ceux qui n'ont aucune formation professionnelle. Entre 20 et 30% de ceux qui touchent l'aide sociale sont en salariés.
Vers une garantie de minimum vital
L'évolution de ces dernières années montre que la durée de perception moyenne a nettement augmenté. L'aide sociale passe progressivement d'un soutien provisoire à une garantie du minimum vital à long terme.
Alain Arnaud/oang
Le mandat de l'Initiative des villes
L'Initiative des villes pour la politique sociale, qui réunit quelque 60 villes suisses, est une section de l'Union des villes suisses.
Elle a pour objectif d'assurer un système cohérent de sécurité sociale et une bonne coopération entre les villes, la Confédération et les cantons.
Le rapport, qui se base sur la statistique de l'aide sociale de l'Office fédéral de la statistique (OFS), implique les villes de Bâle, Berne, Bienne, Lausanne, Lucerne, St-Gall, Schaffhouse, Schlieren, Uster, Wädenswil, Winterthour, Zoug et Zurich.
Un problème politique
Interrogé mardi dans "Le 12h30" de la RTS, le vice-président de l'Initiative des villes pour la politique sociale Oscar Tosato explique la différence entre Suisse romande et Suisse alémanique par la situation économique, celle du chômage et le taux de population migrante.
Il y a un problème politique, relève Oscar Tosato: le montant des salaires. "Aujourd'hui, le travail ne permet pas de payer son logement, l'assurance maladie et d'entretenir les enfants". D'où la nécessité d'une loi-cadre au niveau national.
"On veut aussi casser des préjugés", poursuit-il: "les personnes à l'aide sociale ne sont pas des profiteurs!".