Ueli Maurer n'a pas réussi à faire accepter mercredi son plan de développement de l'armée (DEVA) par ses collègues du Conseil fédéral. Le ministre de la Défense ne s'attendait visiblement pas à autant de discussion de la part des autres membres du gouvernement.
Très attendu, le plan DEVA définit les contours de l'armée de demain. Il s'agit de déterminer le nombre d'hommes ou les lieux d'implantations des infrastructures. La question du financement est aussi posée.
Selon son propre département (DDPS), Ueli Maurer avait prévu de venir devant la presse jeudi pour présenter son programme fraîchement validé par le Conseil fédéral. Mais les choses ne se sont pas très bien passées pour le ministre UDC.
Selon des sources proches du gouvernement, plusieurs co-rapports ont été transmis par trois autres départements fédéraux. Les discussions ont porté à la fois sur ce que doit être l'armée du futur mais aussi sur son financement.
Manière de procéder en question
Le Conseil fédéral attendait également d'Ueli Maurer qu'il présente son concept en deux temps: premièrement une discussion de fond sur ce que doit être l'armée du futur, et ensuite seulement la question du financement. La discussion ne s'est visiblement pas passée de cette manière et le gouvernement devra se repencher sur cette question lors d'une prochaine séance.
Ce n'est pas la première fois qu'Ueli Maurer subit la fronde de ses collègues. Entre 2009 et 2010, le ministre de la Défense avait dû s'y reprendre à trois fois pour faire accepter son Rapport de politique de sécurité. Et déjà à l'époque, il s'agissait de dessiner les contours de l'armée.
Stéphane Deleury/oang
Budget annuel limité
L'armée devra se contenter d'un budget annuel de 4,7 milliards de francs entre 2014 et 2016.
Les 800 millions initialement destinés aux jets seront attribués à d'autres projets prioritaires.
Pour Ueli Maurer, l'achat de nouveaux avions de combat reste cependant à l'ordre du jour. En attendant, il veut investir dans les drones et la défense sol-air.
Le ministre de la Défense a chiffré à quelque 9 milliards de francs sur dix ans les besoins d'investissements de l'armée.
La réorganisation de l'armée
Le but est de réduire les effectifs de 180'000 à 100'000 militaires et de revoir le rythme du service.
Les écoles de recrue ne seraient plus qu'au nombre de deux par année au lieu de trois et seraient raccourcies de 21 à 18 semaines.
La durée des cours de répétition devrait passer de trois à deux semaines.
Il s'agira aussi de confirmer ou non la fermeture de l'aérodrome de Sion et de la caserne de Moudon (VD).
Le gouvernement a également mené une première discussion sur l'utilisation future de l'aérodrome militaire de Dübendorf (ZH).