La campagne de prévention du sida "Love life" a su remettre au coeur du débat le thème du VIH et du sexe sans risque, s'est félicité jeudi le Conseil fédéral. Pas question d'interrompre l'exercice, a-t-il prévenu.
La campagne montre des personnes vivant leur sexualité de manière responsable, a rappelé l'exécutif en répondant à des interventions parlementaires. Pour que la prévention soit efficace, il est important de pouvoir évoquer la sexualité telle qu'elle est vécue au quotidien.
Pas de la pornographie
Contrairement à ce qu'affirment certains parlementaires, la campagne n'a rien à voir avec de la pornographie, estime le gouvernement. Celle-là vise en effet l'assouvissement des pulsions sexuelles et exclut par exemple la responsabilité.
La campagne n'outrepasse pas les limites socialement admises et ne porte pas préjudice aux mineurs, estime encore le Conseil fédéral. Si la campagne suscite des questions chez les enfants, c'est une occasion de leur fournir des réponses adaptées à leur âge, préconise le gouvernement.
ats/bri
Quelques chiffres
Au cours du premier mois de la campagne lancée en mai, le manifeste "Love life" a reçu le soutien de 86'000 votes.
Le spot a été visionné près de 550'000 fois sur YouTube.
Plus de 250 personnes ont posé leur candidature pour figurer sur les affiches.
A l'encontre de l'éducation des jeunes
L'UDC Erich von Siebenthal exige l'arrêt immédiat de l'exercice. Selon le Bernois, cela ruine les efforts de nombreux parents et enseignants pour éduquer les jeunes, moraliser leur comportement, leur enseigner la tempérance sexuelle et la prudence en matière de textopornographie.
Pour Fabio Regazzi (PDC/TI), les photos vulgaires de cette "campagne hautement scabreuse" sont potentiellement dangereuses pour les mineurs qui les voient. Elles tendent à renforcer leur agressivité et les poussent souvent à limiter ce qu'ils ont vu.
Marianne Streiff (PEV/BE) s'est elle inquiétée pour les jeunes enfants, exposés aux scènes de sexes exposées dans l'espace public.