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Corruption dénoncée dans le négoce des matières premières en Suisse

Le négoce est gangrené par la corruption, selon Bernard Bertossa
Le négoce est gangrené par la corruption, selon Bernard Bertossa / L'actu en vidéo / 2 min. / le 1 septembre 2014
L'ONG Déclaration de Berne a lancé lundi une campagne pour l'instauration d'un organe de régulation du commerce des matières premières. Un organe fictif a été créé, pastichant celui de la FINMA.

La Suisse doit se doter d'une autorité chargée de réguler le secteur des matières premières. C'est la conviction de la Déclaration de Berne (DB), qui a lancé lundi une campagne en faveur d'un tel organe, qui permettrait de "promouvoir la réputation de la place suisse tout en luttant contre la corruption, les conflits et les inégalités qui minent ce secteur".

Pastiche de la FINMA

L'ONG a ainsi imaginé de manière détaillée à quoi ressemblerait la régulation de ce secteur. Elle a mis sur pied une autorité de surveillance fictive, la ROHMA, pastichant le site internet de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA).

L'organe fictif est composé de huit personnalités comme l'ex-conseiller aux Etats PLR Dick Marty, le professeur de droit pénal Mark Pieth ou l'ex-procureur général du canton de Genève Bernard Bertossa.

"Si j'adhère totalement à ce projet, c'est pour faire en sorte que les problèmes qui continuent à gangrener ce marché soient résolus", a souligné à la RTS Bernard Bertossa.

L'importance de la Suisse sur le marché:

ats/kkub

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Bénéfices multipliés par 14 en 10 ans

Le négoce de matières premières est caractérisé par une absence totale de régulation, a rappelé lundi l'ONG lors d'une conférence de presse à Berne. Or le Conseil fédéral minimise l'ampleur des problèmes liés au négoce de matières premières.

Alors que 300 millions de personnes vivent dans la misère dans les pays riches en ressources naturelles, les bénéfices réalisés par le secteur des matières premières principalement dans les centres de négoce à Genève et Zoug ont été multipliés par quatorze entre 2001 et 2011, selon la Déclaration de Berne.

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Projet du Conseil fédéral

Le Conseil fédéral a fait récemment un premier pas en annonçant fin juin un projet de loi visant à instaurer davantage de transparence et à combattre la corruption sévissant dans le secteur des matières premières. Le texte, qui sera mis en consultation à la fin de l'année, se basera sur la législation mise en place aux Etats-Unis et dans l'Union européenne.

Jusqu'à présent, il s'était montré réticent à toute action, privilégiant l'approche multilatérale et la bonne volonté des entreprises concernées.

Le secteur des matières premières en Suisse compte quelque 500 entreprises, principalement actives dans le négoce. Les sociétés helvétiques Glencore, Vitol, Trafigura, Mercuria et Gunvor contrôlent 20% du marché mondial, plaçant la Suisse au premier rang des places de négoce, selon la DB.