"On défend les villages et les villes où les islamistes viennent couper la tête aux enfants, aux femmes, aux anciens, aux jeunes... Ils ne font aucune différence." Il y a deux ans, Johan Cosar a quitté la Suisse pour rejoindre le nord de la Syrie, son lieu d'origine, où vivent les Syriaques, une des plus anciennes communautés chrétiennes de Mésopotamie.
Face à la montée en puissance des djihadistes, celui qui est né à Saint-Gall et qui a passé sa jeunesse au Tessin a décidé de fonder le Syriac Miliary Council: "J’étais sergent dans l’infanterie en Suisse. Cela m’a aidé à donner la formation de base au peuple (syriaque)", confie-t-il à la RTS.
"Si tu ne tires pas, c’est lui qui tire"
Si John Cosar dit ne pas aimer la guerre, il se retrouve pourtant souvent en première ligne, amené à tuer les combattants islamistes: "Si tu ne tires pas, c'est lui qui va tirer. Il faut fermer sa tête, son cerveau, mettre son coeur de côté et tirer."
Son combat est davantage communautaire que religieux: "Je défends une terre, une religion, une histoire. Je défends l’humanité et la démocratie", affirme-t-il.
Cyril Dépraz/hend
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Une quarantaine de Suisses partis faire le djihad
Contrairement à Johan Cosar, beaucoup de combattants occidentaux quittent leur pays pour rejoindre les rangs de l’armée islamique. C'est le cas d'une quarantaine de Suisses, dont une majorité sont partis en Syrie en 2014, selon le Service des renseignements de la Confédération.
Un chiffre qui inquiète puisqu'il est deux fois plus élevé qu'en 2013 lorsqu'une vingtaine de Suisses ont rejoint les rangs des djihadistes.