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La prime d'assurance maladie, une facture parfois difficile à payer

A Genève, une personne sur 7 renonce à des soins faute d'argent
A Genève, une personne sur 7 renonce à des soins faute d'argent / 19h30 / 3 min. / le 8 septembre 2014
Une enquête réalisée à Genève de 2007 à 2012 dresse le portrait des assurés qui ont au moins une fois renoncé à s'acquitter de leur prime d'assurance maladie pour des raisons financières.

Près de 5% des résidents genevois ont renoncé au moins une fois à payer leur prime d'assurance maladie pour des raisons économiques au cours des douze derniers mois, selon une enquête des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dévoilée lundi par le 19h30 de la RTS.

Si, sans surprise, cette proportion varie en fonction du revenu mensuel du ménage et de sa composition, les chiffres révèlent l'ampleur du phénomène.

Ménages modestes en difficulté

Lorsque le revenu mensuel est inférieur à 3000 francs, près d'une personne interrogée sur cinq (17%) ne s'acquitte pas de sa facture d'assurance maladie. Dans la tranche des revenus allant de 9500 à 13'000 francs, elles sont 2,53%, note l'étude.

La part de non-règlement est également plus importante parmi les personnes vivant seules (10,94%) que parmi celles mariées ou vivant en couple (3,55%).

La question de l'accès aux soins

Etant donné le reste à charge des patients très élevé en Suisse du fait du système de franchise et de quote-part, le non-paiement est associé pour une personne sur deux (54%) au renoncement à des soins médicaux. Ce pourcentage descend à 12% parmi ceux qui n'ont pas d'arriéré.

Natalie Bougeard/Juliette Galeazzi

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Pas d'égalité dans l'accès aux soins

"La question est de savoir si des gens renoncent à des soins pour financer leur prime d'assurance et quel impact cela a sur leur santé ainsi que sur la santé publique", relève Idris Guessous, responsable de l'Unité d'épidémiologie populationnelle aux HUG.

"Alors que le système LAMal prévoit que chacun participe de façon égale à son financement, la solidarité n'est pas garantie dans l'accès aux soins ce qui pose un problème de non-équité", analyse le médecin.

Une étude auprès de 4488 adultes

L'étude "Bus Santé" a été menée de 2007 à 2012 sur 4488 adultes sélectionnés au hasard parmi les adultes résidant dans le canton de Genève.

"Ces résultats sont probablement transposables aux autres cantons urbains", estime le docteur Idris Guessous, responsable de l'unité d'épidémiologie populationnelle des HUG.

Dans le canton de Vaud, une enquête comparable réalisée par le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) auprès des cabinets médicaux avait donné des résultats similaires, ajoute-t-il.