Le président du Conseil d'Etat bâlois, Guy Morin, a finalement décidé de ne pas faire le déplacement de Moscou cette année à l'occasion des Journées de Bâle-Ville (Basel meets Moscow 2014), qui se sont ouvertes mercredi dans la capitale russe. Le programme se veut du reste plus sobre que les années précédentes, un choix qui illustre la position délicate de la Suisse vis-à-vis de la Russie dans le contexte de la crise ukrainienne.
Annoncé dans un premier temps, le président de l'exécutif ne s'est finalement pas déplacé comme les années précédentes (en 2012 sur la photo). C'est la directrice des Affaires extérieures et de la promotion de Bâle-Ville qui représentait le canton.
Position suisse difficile à définir
Plusieurs médias russes avaient fait le déplacement à la conférence de presse, et l'un deux a abordé la question de la neutralité de la Suisse dans le contexte de la crise actuelle. La Russie a de la peine à comprendre le positionnement de la Confédération.
Elle considère tour à tour la Suisse comme un pays qui soutient la Russie ou comme un pays acquis à la politique de sanctions européennes.
Isabelle Cornaz/oang
Réactions aux Chambres fédérales
La décision de Guy Morin a été diversement appréciée au Parlement à Berne.
Chaque événement entre la Suisse et la Russie, chaque visite, est l’occasion de passes d’armes entre parlementaires autour de la neutralité suisse.
Pour le conseiller national socialiste Carlo Sommaruga, il fallait tout bonnement annuler le voyage. Il regrette "une demi-mesure".
Le conseiller national UDC Luzi Stamm estime au contraire - neutralité oblige - qu’il ne fallait rien changer en raison de l'actualité. "C'est évidemment une erreur", dit-il.
Prudence aussi des entreprises
Les Journées de Bâle-ville visent à promouvoir le canton en Russie.
Elles font cette année la part belle à la culture, à la science et au tourisme.
En revanche, moins de rencontres économiques ont été programmées que les années précédentes, notamment parce que c'est la troisième fois que le canton de Bâle vient à Moscou et que chaque fois le programme est un peu différent.
Mais c'est peut-être aussi parce qu'avec l'aggravement de la crise ukrainienne, les entreprises suisses préfèrent attendre de voir comment la situation politique et économique va évoluer en Russie.