Modifié

Johann Schneider-Ammann critique la nouvelle enquête sur son ex-entreprise

"J'ai livré toutes les informations de manière transparente", assure le conseiller fédéral. [Peter Schneider]
Appel du PS à la démission de Johann Schneider-Ammann / Le 12h30 / 1 min. / le 12 septembre 2014
Au lendemain de l'annonce d'une seconde enquête sur le groupe Ammann, le ministre de l'Economie et ex-patron de l'entreprise Johann Schneider-Ammann se défend vendredi dans la presse alémanique.

Johann Schneider-Ammann critique la décision des autorités bernoises de réexaminer les pratiques fiscales du groupe Ammann annoncée jeudi conjointement avec l'administration fédérale des contributions (AFC).

Dans une interview au Blick, le ministre de l'Economie exige une égalité de traitement pour son ancienne entreprise, tout en défendant la nécessité de recourir à l'optimisation fiscale.

"Une pratique très suisse"

"Je dois accepter l'enquête, mais la manière de procéder rétroactivement me paraît très douteuse", explique l'ancien patron de l'entreprise bernoise de machines de construction au quotidien alémanique.

"La société doit être traitée comme toutes les autres, poursuit le conseiller fédéral. Toutes les entreprises doivent optimiser leurs impôts et constituer des réserves pour faire face à la concurrence mondiale. L'optimisation fiscale, réalisée en accord avec les autorités, est une pratique très suisse".

ats/asch

Publié Modifié

Rappel des faits

L'émission "Rundschau" de la télévision alémanique a révélé mercredi soir que l'Administration fédérale des contributions (AFC) savait que les 250 millions de francs placés au Luxembourg et à Jersey par le groupe Ammann étaient administrés depuis la Suisse. Ils auraient donc dû être imposés en Suisse.

Dans un premier temps, en février, la commission des finances du Grand Conseil bernois avait renoncé à poursuivre l'enquête, compte tenu "d'une attitude peu coopérative" de l'AFC.

Le PS exige des excuses

Pour le parti socialiste, les déclarations du conseiller fédéral sont inacceptables: "un ministre de l'économie en fonction, dont l'entreprise a délibérément caché des millions au fisc et qui présente l'affaiblissement des caisses de l'Etat comme un acte patriotique, est une erreur de casting", estime le président du parti Christian Levrat, cité dans un communiqué diffusé vendredi.

Le PS exige que Johann Schneider-Ammann s'explique et qu'il revienne sur ses déclarations. Dans le cas contraire, "il n'est plus acceptable comme ministre de l'économie".