Le deuxième tunnel routier du Gothard a remporté une victoire d'étape importante en obtenant le soutien du Conseil national mercredi.
"Personne ne conteste la nécessité d'assainir l'actuel tunnel, vieux de 30 ans", a déclaré la conseillère fédérale Doris Leuthard. "La construction d'une deuxième galerie est certes plus chère que d'autres variantes, comme l'aménagement du ferroutage, mais elle a son utilité à long terme", a-t-elle indiqué.
Axe nord-sud préservé
Seule cette construction permettra de ne pas fermer l'axe nord-sud, qui relie le Tessin au reste de la Suisse durant l'assainissement de l’actuel tunnel, a indiqué Fabio Regazzi (PDC/TI). La fermeture du tronçon durerait trois ans, "une insulte pour nos concitoyens tessinois", selon Max Binder (UDC/ZH).
La gauche et les Vert'libéraux se sont battus en vain contre cet ouvrage. Selon Regula Rytz (Verts/BE), c'est croire au Père Noël que de prendre au sérieux les promesses de ne pas augmenter la capacité globale du trafic.
Les députés de droite ont en effet assuré que la nouvelle galerie ne serait ouverte que sur une voie unidirectionnelle pour ne pas augmenter la capacité des axes de transit routier alpin, conformément à l'article constitutionnel sur les Alpes.
Le vote du National sur le Gothard:
Le vote du National sur le Gothard
ats/fisf
"Cadeau empoisonné" pour les opposants
Pour les opposants, la nécessité d'un deuxième tunnel n'est pas avérée. Au Gothard, 17'000 véhicules traversent chaque jour le tunnel, un nombre peu élevé comparé aux 140'000 qui circulent quotidiennement autour de Zurich, a cité en exemple Edith Graf-Litscher (PS/TG).
Les 2,8 milliards investis constitueront une concurrence directe pour d'autres projets routiers comme le trafic d'agglomérations, selon elle.
"Ce deuxième tube est un cadeau empoisonné pour le Tessin, car il submergera à terme les routes du canton du Sud des Alpes", a renchéri Roger Nordmann (PS/VD).
Vers un référendum
Cette révision de la loi sur le transit routier dans la région alpine sera certainement soumise à la votation populaire. Et l'issue du scrutin n’est pas garantie: en 2004, le peuple avait rejeté par 63% le contre-projet à l’initiative Avanti qui autorisait la construction d’un deuxième tunnel sous le massif alpin.