L'association faitière de l'économie s'invite dans le débat sur les langues nationales. Economiesuisse a présenté mercredi à Zurich sa vision de la formation et de la recherche en Suisse. Et elle plaide pour l'enseignement d'une seule langue étrangère au primaire, sans préciser laquelle.
Economiesuisse ne veut plaider ni pour le français ni pour l'anglais, estimant que la décision appartient au monde politique. L'important à ses yeux est qu'à la fin de la scolarité obligatoire, à 16 ans, tous les écoliers aient un niveau acceptable dans les deux langues, quel que soit l'âge auquel débute l'enseignement de l'une ou l'autre langue.
Question de cohésion nationale
Nous proposons une langue à l'école primaire, mais la même", précise Rudolf Minsch, chef économiste d'Economiesuisse, qui veut ainsi éviter des problèmes en cas de mobilité d'un canton à l'autre. L'anglais est important pour l'économie, reconnaît-il, "mais pas le moment" à partir duquel les élèves l'apprennent. "La question est la cohésion nationale, importante aussi pour l'économie", conclut Rudolf Minsch.
Rouven Gueissaz/oang
Milieux économiques divisés
La position d'Economiesuisse contraste avec celle de l'Union suisse des arts et métiers (USAM), qui défend les cours de français dans les écoles primaires alémaniques.
Pour l'USAM, l'apprentissage du français permet de renforcer la cohésion nationale qui passe aussi par le tissu très diversifié des PME en Suisse.