Cinq cents personnes, victimes de placements et d'incarcérations abusifs, ont sollicité une aide financière immédiate auprès du fonds d'aide d'urgence. D'ici fin octobre, 300 requêtes au total auront été traitées, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la justice (OFJ).
La priorité est donnée aux personnes âgées, atteintes dans leur santé ou vivant dans une situation précaire.
Geste de solidarité
Les premiers versements ont commencé en août. Les ayants droit reçoivent un versement unique allant de 4000 à 12'000 francs. L'enveloppe totale à disposition tourne autour de 7 à 8 millions de francs. Le fonds est alimenté par les cantons, des organisations et des privés.
L'aide immédiate n'est pas une indemnisation pour le tort subi, mais un geste de solidarité envers des personnes qui en ont particulièrement besoin, avait précisé en août l'OFJ.
Il s'agit d'une solution transitoire en attente de la création d'une base légale pour l'octroi de prestations financières à toutes les victimes.
ats/jgal
Une injustice reconnue depuis le 1er août
Pendant des décennies, jusqu'en 1981, des milliers de personnes ont été incarcérées en Suisse alors qu'elles n'avaient commis aucune infraction. Elles ont été internées par exemple pour paresse, débauche ou ivrognerie, hors de toute procédure judiciaire.
Des jeunes ou des mères célibataires ont parfois été soumis au même régime que des criminels sans pouvoir faire examiner leur situation par un tribunal.
En même temps, des orphelins ou des enfants pauvres ont été placés dans des foyers et chez des paysans, pour travailler durement et subissant parfois des maltraitances graves. L'injustice a été reconnue dans une loi entrée en vigueur le 1er août dernier.
Initiative en préparation
La table ronde mise en place sous l'égide de la Confédération a demandé début juillet l'attribution d'une contribution financière - à définir encore - ainsi qu'un supplément à la rente AVS.
La pression est forte, au vu de l'initiative populaire en cours qui exige la création d'un fonds de 500 millions permettant d'accorder une indemnisation moyenne de 25'000 francs par personne.