Si tous les partis politiques appellent à la prudence à la lecture du premier baromètre électoral de la SSR RSR publié vendredi, les chefs des formations politiques en tirent néanmoins certains enseignements.
L'UDC tempère, le PS se félicite
Concernant le résultat de l'UDC (-2 points par rapport à 2011), le président du parti Toni Brunner tempère et rappelle que sa formation a gagné des voix dans 14 des 18 dernières élections cantonales. Aucun autre parti ne peut s'enorgueillir de tels scores, fait-il valoir.
Le président du PS Christian Levrat estime aussi que "ce sont là tout au plus des tendances". Toutefois, le Fribourgeois n'en relève pas moins que ce qui ressort, "c'est le recul de l'UDC et la progression du PS". "J'ai toujours dit que l'initiative du 9 février allait porter atteinte à l'UDC, car elle n'est pas eurocompatible", juge-t-il.
Darbellay se désole et se réjouit
Au moment du sondage, l'UDC et le PS ont bénéficié de "l'effet campagne" et de l'actualité, note de son côté le président du PDC Christophe Darbellay, c'est-à-dire de celle sur la caisse unique et du débat sur l'application de l'initiative sur l'immigration de masse. Même si le texte des socialistes a été rejeté dimanche, l'influence de la campagne s'est révélée positive.
Sans cacher sa déception d'avoir perdu 1,1 point par rapport aux élections fédérales de 2011, le conseiller national valaisan s'est réjoui d'être considéré par les sondés comme le président de parti "le plus crédible". "J'aimerais maintenant qu'on apprécie autant le parti que son président", a-t-il plaisanté.
Le PLR veut rencontrer la population
Pour le président du PLR Philipp Müller, ces chiffres montrent que les parlementaires devraient plus aller à la rencontre de la population dans les communes et les cantons.
C'est seulement ainsi que le parti peut espérer dépasser le PS lors des prochaines élections fédérales, estime-t-il. Philipp Müller compte notamment mieux se faire connaître en Suisse romande.
ats/boi
Interprétation différente au PS et à l'UDC
Pour le président Christian Levrat, "la vraie nouveauté de cette enquête est le soutien de la population aux bilatérales". Les personnes interrogées ont clairement exprimé leurs attentes face à la mise en oeuvre du texte de l'UDC, soit une application plus souple.
Autre son de cloche toutefois du côté de l'UDC. La question n'a pas été bien posée, remarque son président Toni Brunner. Celle-ci aurait dû être la suivante: "Est-ce que l'immigration incontrôlée doit être freinée ou est-ce que l'accord sur la libre circulation conservé"?
Concernant la vision qu'ont les sondés sur les relations entre la Suisse et l'Union européenne, hormis celui de l'UDC, tous les présidents de partis estiment qu'elle correspond plus ou moins à celle qu'ils ont toujours défendue.