Invité samedi à l'assemblée extraordinaire de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN), le fer de lance des eurosceptiques britanniques et leader de la formation United Kingdom independence party (Ukip), Nigel Farage, a dit à la RTS comment il voyait la Suisse, à savoir comme un modèle, notamment de démocratie.
Le véto du peuple
Interrogé dans l'émission Forum, l'eurosceptique a relevé que la démocratie directe permettait au peuple de "mettre son véto aux politiciens."
Nigel Farage a aussi affirmé que, dans une période où la monnaie européenne est "très mal en point", les Suisses avaient "de la chance de n'avoir pas rejoint l'Union européenne. Parce que s'ils l'avaient fait, ils auraient été forcés d'adopter l'euro".
L'état normal: choisir qui entre et qui sort
Le politicien britannique a également profité de l'occasion pour égratigner la libre circulation des personnes: "Une nation souveraine a les capacités de défendre ses frontières. Il y a au moins 190 pays dans le monde qui contrôlent leurs frontières. L'état normal, c'est de choisir qui entre dans votre pays et qui le quitte. C'est l'UE qui a complètement corrompu cette idée."
Interrogé quant à la montée du nationalisme au sein de l'UE, Nigel Farage a estimé que c'est aussi la faute de l'Union. "Si vous enlevez aux gens le bien le plus précieux dont ils disposent (...), à savoir la possibilité d'influencer leur avenir par les urnes, si vous enlevez presque toute légitimité aux élections nationales, alors ne soyez pas surpris d'avoir des réactions à droite et à gauche. La montée d'Aube dorée en Grèce est une conséquence directe du sentiment d'impuissance que ressentent les citoyens", a-t-il encore déclaré.
gchi
L'ASIN similaire au Front national?
Questionné sur les similitudes entre l'ASIN et le Front national français, Nigel Farage a botté en touche. "Si nous l'avions pensé, mon bureau politique n'aurait jamais dit oui (à sa présence à l'assemblée de l'ASIN, ndlr).
Ce qui est intéressant ici, "c'est que le concept de démocratie directe se mêle à des domaines financiers" comme l'initiative sur l'or.
L'UKIP, des nationalistes?
Pour Nigel Farage, sa formation n'est pas nationaliste, mais "nationiste": "nous croyons à un Etat-nation, nous pensons que c'est la bonne construction. C'est celle que les gens acceptent, c'est là que les gens payent des impôts, c'est celle que, finalement, les gens sont d'accord de défendre".
"Mais le super-nationiste, ce concept d'un grand Etat européen, aucun d'entre-nous ressent un attachement émotionnel profond à cette construction", a-t-il ajouté.