En collaboration avec la SRF et RSI, la RTS a mené un sondage auprès des 246 parlementaires suisses au sujet du débat sur les langues nationales soulevé par la suppression de l'enseignement du français dans les écoles primaires thurgoviennes.
A la question de savoir si la Confédération ou le Parlement devraient s’immiscer dans les affaires des cantons qui suppriment l’enseignement du français à l’école primaire, près de 62% des députés ont répondu par l'affirmative, annonce la RTS lundi dans le 19h30.
Cette idée séduit particulièrement les élus latins, qui l'approuvent à plus de 80%, alors que le soutien alémanique à une telle mesure se situe juste au-dessus des 50%.
Pour les deux tiers des parlementaires interrogés, la cohésion nationale est menacée par l'abandon de l’enseignement du français à l’école primaire.
Deux langues plébiscitées
Par ailleurs, moins de 4% des élus sont d’avis que seul l’anglais devrait être enseigné à l’école primaire, rejetant clairement la "solution" thurgovienne. L'enseignement conjoint d'une langue nationale et de l'anglais est l'option favorite des parlementaires (57%).
Actuellement, la Conférence des directeurs cantonaux de l'enseignement cherche une issue au problème. En dernier recours, le Conseil fédéral aurait la possibilité d'intervenir dans la politique des langues des cantons.
Pierre Nebel/mre
167 parlementaires ont répondu
Au total, 167 parlementaires ont répondu aux questions qui ont été adressées par courrier électronique à l'ensemble des élus des deux chambres fédérales.
L'échantillon représente assez fidèlement les forces politiques présentes au Parlement, avec cependant une légère sous-représentation de l'UDC.
Un débat issu de la décision thurgovienne
Le débat sur l'enseignement des langues nationales a pris de l'importance après l'émoi suscité en Suisse romande par la volonté du Parlement thurgovien au mois d'août de supprimer l'enseignement du français à l'école primaire et de ne garder que l'anglais.
Le gouvernement du canton de Nidwald a suivi les pas de la Thurgovie et a décidé de supprimer à son tour l'enseignement du français à l'école primaire.
D'autres cantons alémaniques remettent en question l'enseignement du français. A Schaffhouse, le Parlement a approuvé un postulat permettant de supprimer l'obligation d'enseigner deux langues étrangères à l'école primaire. A Lucerne, une initiative allant dans le même sens a été déposée.