Les noms de Hans-Rudolf Merz et Eveline Widmer-Schlumpf figurent, malgré eux, en marge d’un procès qui s‘ouvre mardi prochain en Floride. L'ancien numéro 3 d’UBS, Raoul Weil, est accusé d’avoir aidé des milliers de contribuables américains à frauder le fisc. Pour sa défense, il s’appuie notamment sur une lettre que ces deux conseillers fédéraux avaient envoyée aux autorités américaines en 2008.
Ce courrier, daté du 10 novembre 2008, prouverait que Raoul Weil n’est qu’une victime collatérale des pressions politiques américaines pour faire plier la Suisse. On y découvre des ministres qui demandent à leurs homologues américains de ne pas obliger UBS à donner des noms parce que ça violerait le droit suisse.
Une inculpation politique?
Hans-Rudolf Merz et Eveline Widmer-Schlumpf invoquent les dangers de voir couler la banque dans des termes étonnamment clairs. Or, non seulement la lettre n’a jamais eu de réponse, mais au même moment les Etats-Unis inculpaient Raoul Weil. Pour ses avocats, on l'a utilisé pour faire pression et montrer à la Suisse que les supplications politiques n’avaient aucune chance. Berne a d'ailleurs a cédé et livré les noms.
Le juge n’a encore accepté de verser au dossier, ni cette lettre ni le rapport de l'organe suisse de surveillance des banques (FINMA), qui avait blanchi le banquier.
En face, Raoul Weil aura comme témoin à charge son ancien subordonné Martin Liechti et probablement d’autres anciens banquiers d’UBS.
Philippe Revaz/oang