Depuis quelques jours, des élus demandent à la Confédération de procéder à une révision des conditions de l’octroi d’asile aux Erythréens. Ces parlementaires bourgeois du PLR et de l'UDC estiment qu'il s'agit surtout de réfugiés économiques malgré le point de vue opposé de nombreuses organisations.
Ces politiciens se basent sur les chiffres: 5721 Erythréens ont déposé une demande d’asile en Suisse depuis le début de l’année. A elle seule, cette communauté - qui compte déjà près de 20‘000 personnes en Suisse - dépasse en importance l’ensemble de tous les candidats à l’asile en provenance des autres pays.
Or l’ONU, Amnesty International, Reporters sans frontières et d’autres organisations dépeignent ce petit pays de la Corne de l’Afrique comme un "Etat caserne" comparé à une "Corée du Nord de l’Afrique".
Une fausse image de l'Erythrée?
Un avis que ne partage pas Toni Locher, médecin et travailleur humanitaire argovien qui se rend depuis 37 ans sur place. Il préside le Comité suisse de soutien à l’Erythrée (SUKE), pays dont il est également le consul honoraire et officiellement reconnu comme tel par les autorités suisses.
L’Occident, dit-il, se fait une image erronée. "Bien sûr qu’il y a de gros problèmes dans le pays", reconnaît-il, "mais les femmes sont celles qui ont le plus profité du développement ces dernières années. J’ai vu leur force, et c’est ça l’avenir de l’Erythrée".
Toni Locher parle cependant de "gesticulations électorales" à propos des revendications du PLR et de l'UDC pour fermer la porte aux Erythréens.
Nicole Della Pietra/oang