Alors que la Suisse compte désormais un million de personnes en-dessous du seuil de pauvreté, le directeur de Caritas Suisse Hugo Fasel propose une "péréquation sociale" entre les cantons pour lutter contre le phénomène, avec le soutien de la Confédération.
Caritas appelle de ses vœux une politique nationale de lutte contre la pauvreté, alors que c'est aujourd'hui essentiellement du ressort des communes et des cantons. "Il faut une loi-cadre", a expliqué Hugo Fasel dans Le Journal du matin. Il estime qu'on n'échappera pas à l'avenir à une discussion au niveau national.
Et pour ce faire, il faut ce qu'on pourrait appeler "une péréquation sociale", propose-t-il, "parce qu'il y a des régions qui sont plus touchées que d'autres par le phénomène.
Un pot commun avec le soutien de la Confédération
Pour la mise en place d'une telle péréquation, Hugo Fasel propose que les cantons riches qui repoussent la pauvreté vers d'autres cantons (il cite Zoug notamment) reversent un montant aux cantons les plus touchés via un pot commun qui devrait aussi être alimenté par la Confédération.
Mais le but in fine est de réaliser des investissements pour que les gens ne tombent pas dans la pauvreté, insiste Hugo Fasel. "Notre objectif (chez Caritas), c'est de combattre la pauvreté, ce n'est pas de verser de l'aide sociale".
oang
Taxer les prestations d'aide sociale?
La commission de l'économie du Conseil des Etats a adopté mercredi une motion qui demande de taxer les prestations de l'aide sociale.
Il s'agit de supprimer une inégalité fiscale face aux travailleurs les moins bien payés, et d'inciter les bénéficiaires de l'aide sociale à se remettre au travail.
La Conseil des Etats devra se prononcer.
Un million de pauvres en Suisse
Ce nombre est celui des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en Suisse, fixé de manière concertée par tous les acteurs du social.
Une personne seule a droit à 32 francs par jour. Si elle est au-dessous de ce seuil, elle est considérée comme pauvre.
Pour une famille de quatre personnes, le montant est de 70 francs par jour.
Et le nombre de personnes qui se retrouvent en-dessous de ce seuil ne cesse de progresser, insiste le directeur de Caritas.