Les préparatifs vont bon train en vue de la mission humanitaire de l'armée suisse contre l'épidémie d'Ebola au Liberia, a appris jeudi la RTS. Après un appel interne lancé par le Département de la défense, des militaires volontaires se sont annoncés et sont déjà en formation en vue d'un départ rapide, une fois que le Conseil fédéral aura rendu sa décision. Elle est attendue dans les dix prochains jours.
Collaboration avec les Etats-Unis
La condition d'Ueli Maurer, chef du Département de la défense, pour cet envoi est toutefois la collaboration avec un pays partenaire, pour assurer des ressources suffisantes pour une mission humanitaire de 3 mois. Il faut également garantir la sécurité de la centaine de soldats suisses non armés.
Cette collaboration pourrait se faire avec les Etats-Unis, avec qui l'armée suisse collabore déjà dans le cadre de la Swisscoy au Kosovo, ou avec l'Ukraine. Une réponse est attendu du Département lundi.
Transport et construction
La mission de l'armée suisse en Afrique de l’Ouest doit mettre à disposition des capacités de transport aérien pour acheminer du personnel humanitaire et des biens de première nécessité dans des régions difficiles d'accès. Du personnel militaire devrait aussi être utilisé pour monter des camps.
Esther Coquoz/kkub
Situation délicate pour Ueli Maurer
L’affaire est ultra sensible pour le ministre de la Défense Ueli Maurer, qui doit s’assurer du soutien du Parlement, alors que son parti, l’UDC, s’est prononcé avec virulence contre cette mission.
L'étape politique est d'autant plus délicate que les militaires suisses devront sans doute rejoindre l'Afrique avant le vote des Chambres fédérales.
Les précautions sont de mise: si un soldat helvétique contractait la maladie ou devait être victime d'un accident sur place, cette mission tournerait en un véritable cauchemar pour le ministre UDC.
Programme de l'armée déjà chargé
Ce soutien logistique est d'autant plus indispensable que le programme des forces aériennes suisses est déjà bien chargé: en décembre, Bâle accueille la réunion ministérielle de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et fin janvier, l'armée assurera la sécurité du ciel helvétique pendant le Forum de Davos.