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Schengen-Dublin "ne fonctionne pas", selon Christoph Blocher

Christoph Blocher. [Peter Schneider]
La Suisse doit reprendre les rênes de sa politique d'asile, estime Christoph Blocher. - [Peter Schneider]
Le système actuel qui oblige le premier pays d'accueil en Europe ne à prendre les demandeurs d'asile "ne fonctionne pas" et la Suisse doit gérer elle-même l'asile, estime Christoph Blocher.

La Suisse doit reprendre en main sa politique d'asile, car le système de Schengen-Dublin, auquel elle adhère, bien que non-membre de l'UE, "ne fonctionne pas", a déclaré Christoph Blocher dans Le Matin dimanche.

L'accord Schengen-Dublin, qui oblige le premier pays d'accueil en Europe à prendre les demandeurs d'asile qui y sont enregistrés, ne "fonctionne pas", lâche le vice-président de l'UDC.

Une "seule solution"

"Cela n'a jamais joué, toute la charge retombe sur les pays du Sud ou de l'Est", qui sont débordés, et n'enregistrent pas tous les demandeurs, partant alors vers le Nord, et notamment en Suisse.

"Il ne sert à rien d'aller chercher une solution avec les autres pays européens, cela fait dix ans qu'ils parlent et rien ne change, la Suisse doit reprendre les rênes de sa politique d'asile, c'est la seule solution", poursuit le Zurichois.

afp/cab

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Jugement européen critiqué

Christoph Blocher s'est aussi déclaré "énervé" par une décision récente de la Cour européenne des Droits de l'homme à Strasbourg, qui s'est opposée au renvoi en Italie d'une famille afghane réfugiée en Suisse, tant que Rome ne fournira pas des garanties concernant les enfants.

La Suisse, comme les autres pays européens, est confrontée à une hausse massive des demandes d'asile.

Entre juillet et septembre 2014, 7825 demandes d'asile ont été déposées en Suisse, soit 45% de plus qu'au précédent trimestre (5384).

Initiative annoncée

Pour agir, l'UDC prépare une nouvelle initiative pour limiter l'asile, car les "gens en ont marre".

Le texte "n'est pas encore fini", mais il vise à "casser l'industrie des passeurs", car selon Christoph Blocher, 85% des demandeurs d'asile arrivent en Suisse grâce à des filières clandestines.

Le but est de raccourcir à un mois le délai entre l'arrivée en Suisse et le renvoi dans le pays d'origine en limitant le droit de recours. Actuellement, le délai peut atteindre plusieurs années.

"Si les gens sont de retour dans leur village au maximum quatre semaines après qu'ils soient partis (...), ils ne voudront plus payer 4000 à 5000 francs contre la promesse de venir travailler en Suisse", selon Christoph Blocher.