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Pas de registre centralisé des délinquants dangereux en Suisse

Faut-il lever le secret médical pour les détenus dangereux? [Keystone - Laurent Gilliéron]
Pas de registre centralisé des délinquants dangereux en Suisse / Forum / 6 min. / le 14 novembre 2014
La Suisse ne va pas se doter d'un registre des délinquants dangereux. Les directeurs cantonaux de justice et police préfèrent d'autres mesures pour améliorer la coopération intercantonale.

La Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) ne veut pas d'un registre national des délinquants dangereux, comme le proposait le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet. Réunie vendredi, elle lui a préféré d'autres options.

Ce n'est pas tant la centralisation qui a fait problème lors de la discussion, mais plutôt la distinction difficile entre les délinquants considérés comme "dangereux" et ceux dits "inoffensifs".

Deux pistes pour améliorer la coopération

La conférence a tout de même fait deux pas vers une meilleure coopération. Le premier est la création d'un "dossier mobile": toutes les informations qui permettent d'évaluer le risque que représente le délinquant l'accompagneront s'il est transféré dans un autre établissement.

Le second est l'introduction de la surveillance électronique dans tous les cantons. Cet instrument devrait permettre l'exécution des sanctions pénales sur le plan national, grâce au crédit débloqué par la CCDJP.

Christine Matthey/oang

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La déception de Pierre Maudet

Interrogé vendredi soir dans l'émission Forum de la RTS, Pierre Maudet n'a pas caché sa déception: "C'est un coup d'arrêt qu'on regrette", a-t-il dit.

Pour lui, refuser une telle solution "c'est prendre le risque de revivre potentiellement des tragédies comme on les a connues ces dernières années, qui peuvent aussi résulter d'une absence de communication entre cantons sur la dangerosité des personnes transférées d'un établissement à l'autre".

"Au 21e siècle, à l'heure du développement de l'informatique, on se demande comment on peut en arriver là", s'interroge le ministre genevois avant d'esquisser une piste: "Il y a beaucoup de cantons et notamment alémaniques qui rechignent encore à dire sur quels critères ils évaluent la dangerosité (…) Il faut faire le constat qu'il y a une différence culturelle".