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Le Conseil fédéral maintient sa réforme de la prévoyance vieillesse

Pour le Conseil fédéral, l'âge de la retraite devrait être fixé à 65 ans pour tous. [Gaetan Bally]
Le Conseil fédéral ne change pas de cap sur la prévoyance vieillesse / Forum / 7 min. / le 19 novembre 2014
Le gouvernement a transmis mercredi au Parlement sa réforme de la "prévoyance vieillesse 2020" en un seul projet, malgré le rejet par la droite d'un bloc unique de mesures. Les réactions sont mitigées.

Le Conseil fédéral maintient sa réforme de la "prévoyance vieillesse 2020". Il a transmis mercredi au Parlement son projet sans grandes retouches.

L'Union suisse des arts et métiers (USAM) a eu beau lancer une salve encore lundi, le gouvernement a maintenu le cap. Pour lui, il n'est pas question de saucissonner la réforme même si la droite menace de bloquer les travaux aux Chambres fédérales.

Projet unique plus efficace

Le Conseil fédéral "reste convaincu que la réforme est plus efficace si elle est mise en oeuvre dans un projet unique et équilibré que si elle est scindée en plusieurs projets". En revanche, il est ouvert à la discussion concernant une mise en vigueur par étapes.

Les grandes lignes restent inchangées. L'âge de référence de la retraite sera harmonisé à 65 ans. L'année supplémentaire imposée aux femmes pour obtenir l'AVS devrait être introduite par étapes. Elle rapportera des économies de 1,1 milliard et des cotisations supplémentaires de 100'000 francs.

Retraites flexibles et augmentation de la TVA

Selon ce projet, les assurés pourront choisir librement le moment de la retraite, entre 62 et 70 ans, avec une perte de rente ou un bonus à la clé au gré de l'âge. Il sera aussi possible de prendre une retraite progressive, avec des rentes partielles entre 20 et 80%.

Côté recettes, le relèvement maximal de la TVA en faveur du premier pilier devrait atteindra 1,5 point d'ici 2030.

Dès l'entrée en vigueur de la réforme, vers 2020, la taxe sur la valeur ajoutée progresserait de 1 point, rapportant quelque 2,7 milliards à l'AVS.

ats/ebz

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Rejet de l'initiative AVSplus

Comme prévu, le Conseil fédéral a recommandé mercredi au Parlement de voter non à l'initiative populaire "AVSplus: pour une AVS forte" des syndicats et de la gauche, qui demande une augmentation des rentes de l'assurance vieillesse de 10%.

Il lui préfère sa stratégie globale en matière de prévoyance vieillesse.

Le gouvernement a pourtant un point commun avec les initiants: il considère l'AVS comme centrale dans le système de prévoyance vieillesse, a affirmé Alain Berset devant la presse.

Mais l'initiative entraînerait une hausse des dépenses de l’AVS d’environ 4 milliards de francs par an, voire de 5,5 milliards d’ici 2030.

Le tweet d'Alain Berset

#PrévoyanceVieillesse2020: le CF propose une solution réaliste dans l'intérêt de la population. Chacun désormais face à ses responsabilités!

— Alain Berset (@alain_berset) November 19, 2014

Les partis pas emballés

Pour le PS, la procédure choisie par le Conseil fédéral pour réformer la prévoyance vieillesse est juste. Seul un paquet global rééquilibrant le premier et le deuxième pilier peut rallier une majorité, alors qu'un démantèlement qui aboutit à une baisse des rentes et à une augmentation de l'âge de la retraite n'a aucune chance.

La réforme est indispensable aux yeux du PDC et ne peut être renvoyée à plus tard. Les démocrates-chrétiens exhortent les autres partis à entrer en matière sur le projet et soutiennent le but général de la réforme qui veut maintenir le niveau des prestations de la prévoyance vieillesse. En revanche, une hausse de la TVA de 1,5 point lui paraît trop élevée.

Pour le PLR, le projet d'Alain Berset donne une bonne vue d'ensemble de la prévoyance vieillesse et des défis qu'elle pose. Mais, une révision en un seul bloc n'est pas possible.

L'UDC est sur la même longueur d'onde. Le paquet, trop volumineux et trop cher va à l'encontre des intérêts des actifs et des plus jeunes. Les démocrates du centre plaident pour une première étape rapide, l'ajustement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans.

Syndicats et milieux économiques mitigés

Le Parlement devra revoir complètement le "paquet mammouth" du Conseil fédéral, car il est "déséquilibré et trop coûteux", estiment Economiesuisse et l'Union patronale suisse.

Pour Travail.Suisse et l'Union syndicale suisse, il faut au contraire donner une chance à la réforme. Les syndicats regrettent toutefois certains aspects comme la hausse de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans.