La Suisse devrait poursuivre ses recherches dans le domaine de la géothermie, estime jeudi à Berne le Centre d'évaluation des choix technologiques TA-Swiss. La production de courant par cette technologie est écologique, stable et économiquement intéressante. Mais elle comporte aussi des risques.
La Suisse ne devrait pas abandonner la technique de la géothermie, malgré les séismes survenus à Saint-Gall ou à Bâle lors de tentatives de ce type. Le pays devrait avant tout acquérir plus d'expérience dans la construction et l'exploitation de sites géothermiques.
La géothermie pour produire de l'électricité
La nouvelle politique énergétique suisse favorise le développement d'énergies renouvelables pour la production d'électricité.
L'Office fédéral de l'énergie (OFEN) estime que la géothermie profonde pourrait fournir quatre à cinq térawattheures (TWh) par an à la Suisse à l'horizon 2050. Les besoins en énergie du pays sont eux estimés à 60 TWh par an d'ici au milieu du siècle.
ats/ebz
Coûts de production intéressants
L'attrait de la géothermie réside dans la disponibilité inépuisable de ses ressources et dans les émissions de CO2 relativement faibles qu'elle produit.
Les experts estiment les coûts de production à 35 centimes par kilowattheures. Une éventuelle vente de la chaleur dégagée permettrait de baisser le prix à 18 cts/kWh.
La géothermie serait dès lors concurrentielle avec les énergies solaire et éolienne. Et contrairement à ces autres sources d'énergie naturelle, la géothermie permet de produire du courant de façon continue.
Risques et difficultés techniques pour la géothermie profonde
Les forages à grande profondeur à travers une roche dure sont coûteux, laborieux et complexes sur le plan technologique. En raison de la méconnaissance du sous-sol suisse, il est difficile d'estimer les ressources potentielles, ce qui implique un risque financier notable pour les projets de géothermie profonde.
De plus, les risques de secousses sismiques ne peuvent être exclus complètement. A St-Gall, des séismes avaient entraîné l'arrêt des travaux, alors que Bâle avait stoppé tout forage suite à un séisme de force 3,4 survenu en 2006.
L'étude de TA-Swiss a été élaborée par des chercheurs de l'Institut Paul-Scherrer, de l'EPF Zurich, de l'Université de Zurich et de l'institut Dialogik.