Rédacteur du blog energish.ch, opposant déclaré au nucléaire, Markus Kühni, est à l’origine d'un survol de la centrale nucléaire de Mühleberg avec un drone. Il s’explique pour la première fois à la télévision.
"Il était important pour moi d’avoir des prises de vues de la centrale nucléaire de Mühleberg afin d'alimenter mon travail de recherche sur les problèmes de sécurité en cas de séisme", raconte le militant écologiste. Il estime que le barrage de Wohlensee, situé à un peu plus d’un kilomètre, pourrait constituer une menace pour la centrale en cas de tremblement de terre.
Tentative de bloquer les images
Markus Kühni a réalisé ses prises de vue au-dessus de la centrale le 17 mars 2014, deux mois avant la votation sur l’initiative "Mühleberg à l’arrêt", un texte rejeté à 63,3% des voix. "L’exploitant de la centrale a tenté d’empêcher la publication de ces images sur mon blog mais il n’a pas pu justifier cela sur du point de vue légal", révèle-t-il.
Contrairement à la France où la polémique enfle avec pas moins d’une trentaine de survols recensés à ce jour et des pilotes toujours introuvables, en Suisse, ces manœuvres ne sont pas interdites par l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC). Mais le malaise est perceptible chez l’autorité de surveillance, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), qui a notifié ces deux cas aux services de police.
Dangerosité des survols en cours d'évaluation
"Nous avons entamé une analyse pour mesurer la dangerosité de ces survols et pour comprendre dans quel contexte ils sont effectués. Nous déciderons ensuite des mesures à prendre, en collaboration avec les acteurs compétents", explique David Suchet, porte-parole de l’IFSN.
A ce jour, seuls les survols d’aéroport et d’aérodrome sont soumis à une réglementation spécifique. En juillet dernier, l’Office fédéral de l’aviation civile a décidé d’étendre ces restrictions aux manifestations afin de protéger les rassemblements de personnes.
Claude-Olivier Volluz