Modifié

Plus de la moitié des enseignants zurichois veut l'anglais en primaire

Certains préconisent de remplacer l'enseignement du français au profit de l'anglais, jugé plus "utiles" aux élèves alémaniques. [Keystone - Georgios Kefalas]
Certains préconisent de remplacer l'enseignement du français au profit de l'anglais, jugé plus "utiles" aux élèves alémaniques. - [Keystone - Georgios Kefalas]
Selon un sondage auprès des enseignants zurichois, les trois quarts ne veulent enseigner qu'une seule langue à l'école primaire, et seuls 43% souhaitent conserver le français contre 57% pour l'anglais.

Trois quarts des enseignants zurichois ne veulent enseigner plus qu'une langue étrangère à l'école primaire, selon un sondage mené par la fédération des enseignants zurichois (ZLV).

Sur les 1200 personnes qui ont répondu au sondage de la ZLV, 75% d'entre elles estiment qu'une seule langue étrangère devrait à l'avenir être enseignée en primaire au lieu de 2 actuellement. La seconde langue serait introduite au secondaire.

Seuls 43% pour garder le français

Le choix de la langue étrangère à enseigner a donné un résultat moins net: 57% des enseignants se prononcent pour l'anglais contre 43% pour une langue nationale (le français).

Pour la ZLV, le résultat de ce sondage constitue un "mandat clair adressé à la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP)". Fin octobre, la CDIP s'est prononcée pour le maintien des 2 langues étrangères enseignées en primaire, dont une langue nationale.

ats/sbad

Publié Modifié

Rappel du débat sur l'enseignement des langues

En plein débat sur la question dans plusieurs cantons alémaniques, le ministre de l'Intérieur Alain Berset a réaffirmé le soutien de la Confédération à la solution des deux langues étrangères. Si l'enseignement d'une langue nationale en primaire était sacrifié, le Conseil fédéral pourrait rédiger une déclaration de force obligatoire du concordat HarmoS sous forme d'un arrêté fédéral.

La polémique sur les langues a pris de l'ampleur depuis que les gouvernements thurgovien et nidwaldien se sont prononcés en faveur de la suppression de l'enseignement du français à l'école primaire.

Même si le Conseil d'Etat nidwaldien a entre-temps été désavoué par son Parlement, la controverse n'est pas près de diminuer, puisque d'autres cantons comme les Grisons, Schaffhouse ou Lucerne pourraient leur emboîter le pas.

Pas de solution zurichoise

Les principales raisons invoquées par les enseignants interrogés pour la suppression d'une langue étrangère enseignée en primaire sont le manque de temps, de personnel et de moyens financiers.

Les enseignants interrogés ne veulent toutefois pas d'une solution purement zurichoise.

77% d'entre eux préfèrent que le choix de la langue étrangère à enseigner à l'école primaire soit coordonné avec les autres cantons, 47% souhaitent une solution au niveau fédéral et 30% une solution par région linguistique.