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L'ancien président de la BCE juge l'initiative sur l'or "inappropriée"

Jean-Claude Trichet a annoncé jeudi plusieurs mesures pour aider les banques à se refinancer. [Clemens Bilan]
La relance économique en Europe vue par Jean-Claude Trichet / Forum / 7 min. / le 24 novembre 2014
L'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet estime qu'imposer un minimum de 20% d'or dans les actifs de la Banque nationale suisse est "une contrainte inappropriée".

Interrogé sur l'initiative "Sauvez l'or de la Suisse", l'ancien président de la Banque centrale européenne  Jean-Claude Trichet s'est montré très sceptique quant au texte soumis au peuple le 30 novembre.

Une opinion "personnelle"

L'initiative lancée par l'UDC vise à conserver les réserves d'or dans les coffres de la Banque nationale suisse (BNS). Le texte veut empêcher la BNS de vendre son or et l'empêcher de miser sur des devises étrangères jugées incertaines.

Concrètement, la BNS - qui possède actuellement 1040 tonnes d'or, soit 60 milliards de francs - aurait 5 ans pour acheter massivement du métal jaune. De même, elle aurait deux ans pour rapatrier les stocks déposés à la banque d'Angleterre (20%) et à la banque du Canada (10%).

"'Imposer une contrainte de ce genre à la Banque centrale suisse ne me paraît pas approprié", a estimé Jean-Claude Trichet dans l'émission Forum. Celui-ci, toutefois, "ne veut pas se prononcer à la place des Suisses, aussi bien des institutions que des citoyens."

dk

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- L'Allemagne va investir, la France serait prête à "geler" les 35 heures. Est-ce un moment charnière pour la zone euro ?
"Je reste prudent, mais j'espère ardemment que nous aurons à la fois des réformes structurelles audacieuses dont la France a besoin et l'activation de la demande domestique allemande" qui contribueraient à la "prospérité de l'Europe dans une période difficile".
- Les gouvernements lents à réagir?
"J'ai toujours regretté que les gouvernements n'aient pas du tout la rapidité que peuvent avoir les marchés, surtout en période de crise. Il faut respecter nos démocraties, il faut respecter leurs processus de prise de décision."
"La Banque centrale européenne ne peut pas se substituer aux gouvernements et aux parlements et que c'est à eux de faire le nécessaire dans les domaines qui sont de leur responsabilité."
- Pas assez d'actions politiques ?
"L'ensemble des pays avancés ont des problèmes. Il suffit de voir ce qui se passe au Japon."
"Dans le troisième épisode de la crise - ce que j'appelle la crise des risques souverains -, qui a commencé fin 2009 début 2010, certains pays de la zone euro étaient à l'épicentre de cette crise. Il y a un prix important à payer pour cela, car cela pèse évidemment sur la croissance réelle."
"Il ne faudrait pas sous-estimer le travail qui a été fait en Europe, ne serait-ce que d'avoir supporté la pire crise des économies avancées depuis la Seconde Guerre mondiale, sans que ni la crédibilité de l'euro ni l'intégrité de la zone euro ne soient mises en cause."
"Maintenant, dans la stabilité des prix, sans déflation ni inflation, il faut de la croissance et des emplois. C'est ça l'objectif."
- Jean-Claude Juncker, un homme du passé ?
"C'est l'homme qui a la meilleure expérience des négociations européennes au cours des 25 ou 30 dernières années. Je ne rejoindrai donc pas la meute qui attaque Jean-Claude Juncker."
"Il y a certainement en Europe un problème d'égalité fiscale, de comportement convenable, et je ne crois malheureusement pas qu'il n'y ait que le Luxembourg dans cette situation."