Heidi Tagliavini, qui s'exprimait lundi soir devant quelque 300 auditeurs à l'Université de Bâle, a expliqué que le cessez-le-feu en Ukraine est un progrès important, bien qu'il soit sans cesse interrompu.
L'ambassadrice suisse auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a souligné que son maintien doit avoir "l'absolue priorité". La taille de la zone sous cessez-le-feu est presque aussi grosse que la moitié de la Suisse, a rappelé la diplomate.
Négociations toujours en cours
Si cette trêve est respectée en de nombreux lieux, elle ne l'est pas à quelques points stratégiques, une situation qualifiée de "terrible" par la Suissesse.
Heidi Tagliavini fait partie du groupe de contact de l'OSCE qui a négocié la suspension des hostilités au début septembre à Minsk.
Les négociations sont toujours en cours, a assuré la diplomate. Et des discussions autour d'une table de négociations valent "toujours mieux que des tirs de chars", a-t-elle insisté au cours de cette soirée.
ats/fb
"Un été plutôt chaud"
L'Ukraine a vécu "un été plutôt chaud" par rapport au risque d'escalade des tensions, a par ailleurs résumé Heidi Tagliavini, qui a dit considérer sa mission actuelle comme le plus grand défi de sa carrière.
Il y a également eu "des événements difficiles", a-t-elle ajouté, comme le crash de l'avion de Malaysian Airlines.
La diplomate s'est dite néanmoins confiante. Selon elle, Kiev et Moscou ont mené ces négociations à Minsk avec l'objectif clair de rendre possibles un cessez-le-feu et un processus de paix. "Il s'agit d'un pas en avant", même si tout peut à nouveau changer, a-t-elle affirmé devant son auditoire.
"Coup de chance"
L'ambassadrice a en outre qualifié de "coup de chance" le fait que la Suisse préside l'OSCE. Elle s'est félicitée qu'un "pays au-dessus de tout soupçon d'appartenir à une alliance qui désavantagerait l'une des parties" siège cette année au sommet de l'organisation.
L'arrivée à la présidence l'an prochain de la Serbie, traditionnel allié russe, ne menace toutefois pas le rôle de médiateur de l'OSCE, selon Mme Tagliavini.
"Il ne faut pas non plus surestimer" l'importance du pays à la tête de l'organisation, a-t-elle relevé. "La Suisse et la Serbie ont su bien coopérer par le passé" et rien n'indique que ce ne sera pas le cas dans le futur.