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Le sida en Suisse, un phénomène très urbain et majoritairement masculin

Les cantons possédant de grands centres urbains sont davantage touchés par le VIH que les autres.
Les cantons possédant de grands centres urbains sont davantage touchés par le VIH que les autres.
Evolution du nombre d'infections, disparités cantonales, répartition par sexe et par comportement sexuel, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, RTSinfo dresse le bilan en Suisse.

Infections au VIH et décès

Depuis le début du recensement en 1985, 33'942 personnes au total avaient été testées positives au VIH en Suisse à la fin 2013. Après une chute de 1992 à 2001, le nombre de nouvelles infections a grimpé en 2002 avant de rester plus ou moins stable jusqu'en 2008. Une nouvelle baisse est constatée depuis 2009.

En ce qui concerne le sida proprement dit - soit la maladie causée par le VIH -, 9534 cas avaient été déclarés en Suisse jusqu'à fin 2013. Ce nombre a très fortement reculé après 1995, principalement grâce à l'utilisation de traitements antirétroviraux chez les séropositifs. Depuis 1999, cette baisse continue, mais de manière moins marquée.

Plus de 7000 personnes sont décédées des suites du sida de 1983 à 2013. Aujourd'hui, le sida tue encore une trentaine de personnes en moyenne par an, selon les chiffres de l'OFS. Entre 22'000 et 29'000 personnes en vie en Suisse seraient infectées par le VIH, estime de son côté l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Par canton

En 2013, le nombre d'infections au VIH nouvellement diagnostiquées s'élevait à 7,2 pour 100'000 habitants pour l'ensemble de la Suisse, contre 7,7 un an plus tôt.

Les disparités régionales sont toutefois très importantes, avec des incidences nettement plus élevées dans les cantons possédant de grands centres urbains comme Genève, Zurich, Vaud et Bâle-Ville.

En chiffres absolus, les cantons les plus peuplés sont, logiquement, les plus touchés par l'épidémie. Les cantons de Zurich, Genève, Vaud et Berne totalisent ainsi 65% des nouveaux cas positifs enregistrés l'an dernier.

Par sexe

Les hommes ont toujours été surreprésentés parmi les personnes infectées par le VIH en Suisse. Alors que ceux-ci représentaient 63% des cas positifs en 1999, cette proportion s'est accrue au fil du temps pour représenter environ trois quarts (73%) des infections enregistrées l'an dernier.

Par voie d'infection

La prépondérance des cas positifs chez les hommes s'explique notamment par l'importance de la contamination suite à des rapports homosexuels, quasi exclusivement masculine. En 1999, les homosexuels ne représentaient que 25% des tests positifs, avant de culminer à 46% des infections enregistrées en 2012.

Ce phénomène permet d'interpréter plus finement la stabilité globale des nouveaux cas positifs entre 2003 et 2008. En effet, durant cette période, le nombre d'infections annuelles chez les homosexuels double, tandis que celui des autres catégories baisse de manière importante.

Didier Kottelat

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La situation dans le monde

Plus de 35 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2012, selon l'ONUSIDA, le programme de lutte contre l'épidémie des Nations unies.

Pour la seule année 2012, 2,1 millions de personnes ont été infectées.

L'an dernier, le sida a fait quelque 1,5 million de morts dans le monde. Depuis le début de l'épidémie, 39 millions de personnes auraient trouvé la mort.

Plus de 70% - 24,7 millions de personnes - vivent en Afrique subsaharienne, la région la plus touchée par l'épidémie.