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Simonetta Sommaruga présidera la Confédération en 2015

A 54 ans, la socialiste bernoise Simonetta Sommaruga présidera la Suisse l'an prochain. [Keystone - Peter Klaunzer]
Simonetta Sommaruga présidera la Confédération en 2015 / Le 12h30 / 2 min. / le 3 décembre 2014
La socialiste bernoise Simonetta Sommaruga a été élue mercredi pour succéder à Didier Burkhalter à la présidence de la Confédération en 2015. La ministre de Justice et Police a remporté 181 voix.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga succédera à Didier Burkhalter à la tête de la Confédération pour l'année des élections fédérales, en 2015. La socialiste bernoise, élue selon un protocole modifié, a remporté 181 voix sur 210 bulletins valables.

Johann Schneider-Ammann a obtenu 13 voix, Alain Berset 10 et six bulletins ont porté le nom de personnalités diverses.

Les résultats des dernières élections:

La future présidente est surtout attendue sur l'application de l'initiative contre l'immigration de masse acceptée par le peuple le 9 février dernier. Sa fonction lui facilitera les contacts avec les chefs d'Etats étrangers, sans être un gage de succès.

Priorité européenne

Bruxelles n'a de cesse de répéter que la libre circulation n'est pas négociable et les velléités de fermeture de la Grande-Bretagne risquent d'inciter l'Union européenne à verrouiller sa position.

Pianiste de formation et spécialisée dans la défense des consommateurs, Simonetta Sommaruga est chargée de l'ingrat Département de justice et police que les partis bourgeois se félicitent d'avoir abandonné en 2010.

Tête de turc de l'UDC

Forcée d'assumer ce poste d'ordinaire occupé par un juriste, la quinquagénaire est la tête de turc favorite de l'UDC, qui la présente souvent comme la source de tous les problèmes concernant les étrangers et la criminalité. Elle n'en reste pas moins populaire.

Son goût pour les tables rondes lui a réussi sur la question des enfants placés ou pour rallier les cantons à sa politique d'accueil des réfugiés. La méthode marche moins bien avec l'UDC: associer le parti à la mise en oeuvre de son initiative sur le renvoi des criminels étrangers revient à faire entrer le loup dans la bergerie, apprend la ministre à ses dépens.

Réforme de l'asile

La socialiste est aussi critiquée par son parti. Elle en a remis certaines orientations en cause par le passé, soutenant une ligne plus sociale-libérale. Au Conseil fédéral, Simonetta Sommaruga défend fidèlement les positions du collège. Trop, aux yeux de certains de ses camarades.

La ministre de Justice et Police irrite le PS en défendant des tours de vis sur l'asile que le peuple soutient massivement en juin 2013. Elle prépare déjà sa grande réforme pour accélérer drastiquement les procédures en les centralisant dans des grands centres fédéraux.

jgal avec ats

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L'année électorale s'annonce "chaude"

Dans son discours, tenu en quatre langues, Simonetta Sommaruga a salué la confiance des parlementaires, soulignant qu'il est nécessaire que le Conseil fédéral, le Parlement et le peuple jouent la même partition.

La Suisse se trouve au seuil d'une année électorale: "L'été sera chaud, l'automne sera encore plus chaud", a prédit la nouvelle présidente de la Confédération.

D'importants dossiers figurent à l'agenda, comme l'énergie, la prévoyance vieillesse, l'application de l'initiative sur l'immigration, le positionnement de la place financière suisse ou les relations avec l'UE, a-t-elle illustré. "Ces réformes sont d'une grande importance pour l'avenir de la Suisse", a précisé la Bernoise.

Sur le plan international, le Proche-Orient et la Crimée devraient demeurer les principales préoccupations. Et la socialiste de saluer au passage "l'engagement exemplaire" de Didier Burkhalter, son prédécesseur.

La cinquième femme présidente

Simonetta Sommaruga est la cinquième femme à présider la Confédération après Ruth Dreifuss (1999), Micheline Calmy-Rey (2007 et 2011), Doris Leuthard (2010) et Eveline Widmer-Schlumpf (2012).

Avec la socialiste, le canton de Berne est représenté pour la 24e fois à la présidence de la Confédération. Le dernier Bernois à ce poste a été l'UDC Samuel Schmid en 2005. Tous les autres étaient UDC ou PLR.

Avant son accession au gouvernement, la Bernoise a été conseillère nationale de 1999 à 2003 puis conseillère aux Etats pendant près de sept ans.

Schneider-Ammann, vice-président

Le Bernois Johann Schneider-Ammann sera vice-président du Conseil fédéral l'an prochain. L'Assemblée fédérale a élu mercredi le ministre de l'économie par 173 voix sur 195 bulletins valables.

Le libéral-radical de 62 ans est entré au gouvernement en même temps que Simonetta Sommaruga.