Une rencontre se tiendra prochainement à Moscou entre les représentants helvétiques et leurs homologues russes pour discuter des exportations de fruits et légumes vers la Russie, a appris la RTS vendredi.
Cette entrevue fait suite au délai de 10 jours donné mercredi dernier à la Suisse pour clarifier certaines questions et fournir des données chiffrées sur ses exportations, sous peine d'interdire les produits suisses. La Russie soupçonne que la Confédération est utilisée par des producteurs de l'Union européenne pour détourner l'embargo russe.
"Il n'existe aucune preuve que les exportations effectuées vers la Russie ne seraient pas conformes aux certificats émis", a indiqué vendredi à la RTS une porte-parole du Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO), Isabel Herkommer. Ces certificats doivent garantir l'origine d'un produit qui, tant qu'il n'est pas transformé, conserve sa certification d'origine.
Il incombe aux autorités russes de déterminer l’origine des biens importés, précise le SECO, sans donner plus de précisions sur l'état des discussions avec la Russie.
Importations venant de l'UE stables
Les données de l'Office fédéral des douanes tendent à confirmer que les produits européens ne transitent pas par la Suisse. Les importations en Suisse des produits concernés n'ont pas augmenté depuis le début de l'embargo russe sur les produits alimentaires européens en août.
Pour les fruits et légumes, qui fluctuent en fonction des saisons, les importations sont même légèrement inférieures par rapport à la même période en 2013.
Quantités marginales
Concernant les exportations, celles-ci ont bien augmenté. Mais d'après Jürg Jordi, porte-parole de l'Office fédéral de l'agriculture, elles restent de l'ordre de très faibles quantités. "Cent tonnes de pommes, ce n'est presque rien par rapport à la production totale en Suisse, qui avoisine les 150'000 tonnes", indique-t-il.
La polémique avait démarré avec les déclarations de Moscou qui s'interrogeait sur la hausse des exportations de pommes suisses. La Russie affirmait que la hausse était de 400 fois, avant que la Suisse ne précise qu'il s'agissait de 400% -soit une hausse de 4 fois. Comme les exportations de pommes vers la Russie avant l'embargo étaient quasiment inexistantes, la hausse paraît importante, mais les quantités restent très limitées.
Gains sur les fromages
Au final, ce sont surtout les exportateurs de produits laitiers et notamment de fromages qui profitent de l'embargo russe sur les produits européens. Alors que les exportations de fromages se montaient à quelque 500'00 francs en juillet, celles-ci ont grimpé jusqu'à plus de 3'300'000 francs en octobre, soit six fois plus.
Valentin Tombez et Isabelle Cornaz