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Les organisations islamistes extrémistes interdites en Suisse

L'ONU établit une longue liste de crimes commis par le groupe Etat islamique dans les territoires qu'il contrôle. [Stringer]
Début octobre, Berne avait interdit l'EI et les organisations apparentées via une ordonnance valable six mois. - [Stringer]
Le Conseil national a adopté lundi une loi urgente prolongeant l'interdiction d'Al-Qaïda, du groupe Etat islamique et des organisations apparentées. Ce nouveau texte sera appliqué dès janvier.

Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et les organisations apparentées continueront d'être interdites pendant au moins quatre ans en Suisse. Après le Conseil des Etats, le National a adopté lundi par 184 voix sans opposition une loi urgente qui sera appliquée dès janvier.

Début octobre, le gouvernement avait interdit l'EI et les organisations apparentées via une ordonnance valable six mois. Al-Qaïda et sa nébuleuse tombent quant à elles sous le coup d'une ordonnance du Parlement, qui échoit à la fin de l'année.

La Suisse "n'est pas épargnée"

Les groupes Al-Qaïda et EI constituent une menace et la Suisse n'est pas épargnée, même si le risque est moins grand que pour d'autres pays, a expliqué le conseiller fédéral Ueli Maurer.

Reste que la Suisse a elle aussi des djihadistes potentiels sur son territoire, qui partent dans les régions en crise ou qui en reviennent. Sans compter les extrémistes "dormants" qui pourraient frapper en Suisse, a averti le ministre de la Défense.

ats/tmun

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Portée de la nouvelle loi

La nouvelle interdiction reprend pour l'essentiel les mesures déjà prévues. Elle porte sur toutes les activités de ces organisations en Suisse et à l'étranger. Sont aussi prohibées toutes les actions destinées à assurer un soutien matériel ou en personnel, comme la diffusion de propagande, la récolte de fonds ou le recrutement de nouveaux membres.

La poursuite et le jugement relèveront de la Confédération. Les infractions commises à l'étranger seront aussi punies si l'auteur est arrêté en Suisse et n'est pas extradé.

En moyenne, 170 personnes par an touchées

Depuis 2001, en moyenne 170 personnes par an se sont vu refuser l'entrée en Suisse pour préserver la sécurité du pays. Certains élus, notamment PDC, plaident pour des retraits de passeport ou de titre de séjour.

La loi prévoit déjà que la nationalité peut être retirée à un double national qui s'en va combattre au nom du djihad si sa conduite porte une atteinte grave aux intérêts ou au renom de la Suisse. Les activités terroristes menaçant la sécurité et l'ordre public peuvent aussi aboutir à un retrait de permis de séjour. Les décisions doivent toutefois être prises au cas par cas.