Le Ministère public de la Confédération vient de rendre son jugement sur la première affaire de voyageur du djihad, a appris la RTS mercredi.
Le jeune Vaudois de 30 ans parti 3 mois en Syrie aux côtés du groupe Etat islamique devra effectuer 600 heures de travaux d'intérêt général avec sursis. Il devra également être suivi par un psychiatre.
Trois mois en Syrie
Converti, ce jeune homme était parti combattre en Syrie en décembre 2013 et était rentré en Suisse 3 mois plus tard. Dans un reportage de Temps Présent (voir ci-contre), il expliquait avoir été endoctriné sur internet via une filière française de recrutement. Il serait resté 2 semaines dans les camps d'entraînement du groupe terroriste, avant de vouloir tout quitter.
Mais rentrer, c'est trahir. Le Vaudois a été emprisonné par ces camarades de l'Etat islamique, avant de pouvoir rentrer en Suisse.
Première en Suisse
Cette décision de justice est unique en Suisse. C'est la première fois qu'un ex-djihadiste de retour de Syrie passe devant la justice helvétique. La décision est tombée via une ordonnance pénale qui est entrée en force cette semaine. Cette décision se base sur deux articles de loi: l'article 260 du code pénal, pour participation à une organisation criminelle, ainsi que le code pénal militaire, pour service militaire dans une autre force armée.
Le Vaudois a depuis le début de l'enquête collaboré avec les autorités. Il dit également avoir coupé tout contact avec ses anciens camarades de l'Etat islamique.
François Rüchti/boi
Peine plus lourde en France
En comparaison européenne, la peine infligée est très faible.
Le 17 octobre dernier, un jeune Français, également de retour de Syrie, a écopé de 7 ans de prison ferme au tribunal de Paris.
Tout comme le Vaudois, il dit n'avoir pas participé au combat.
Contrairement à la Suisse, la France a renforcé son arsenal juridique ces derniers mois pour lutter contre les voyageurs du djihad.