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Comment l'Erythrée fait pression et extorque ses ressortissants en Suisse

Le Consulat général d'Érythrée, à Genève, prélèverait 2% des revenus de leurs citoyens travaillant en Suisse
Le Consulat général d'Érythrée, à Genève, prélèverait 2% des revenus de leurs citoyens travaillant en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 14 décembre 2014
Taxe de 2% sur les revenus, organisation de voyages illégaux, chantage: une enquête de la NZZ am Sonntag décrit les pressions du régime érythréen sur ses ressortissants en Suisse.

Une longue enquête publiée par la NZZ am Sonntag, intitulée "La main lourde du régime érythréen en Suisse", détaille les pressions exercées par le régime totalitaire sur ses ressortissants en Suisse.

Le Consulat général d'Erythrée imposerait ainsi une taxe de 2% sur les revenus de certains de ses ressortissants en Suisse, et ce parfois en usant de violence ou de chantage, révèle le journal alémanique.

Aucune mesure de la Confédération

Selon un témoin anonyme cité par l'hebdomadaire, toute demande de documents au consulat nécessiterait le paiement de cette taxe. Le fruit de cette imposition transiterait ensuite vers le régime par un compte UBS à Zurich.

Moyennant une taxe, la représentation diplomatique organiserait aussi des voyages "furtifs" en Erythrée, sans que les autorités suisses n'en soient informées, car rentrer au pays peut conduire à la révocation de l'asile.

D'autres extorsions sont dénoncées. Selon la NZZ am Sonntag, les autorités fédérales laisseraient faire le régime, faute de preuves sur ces pratiques.

dk

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20'000 Erythréens en Suisse

Depuis de nombreuses années, les Erythréens fuient en masse leur pays, sous le joug d'un régime totalitaire.

Des milliers d'Erythréens ont déposé une demande d'asile en Suisse depuis le début de l'année. Il s'agit du plus gros contingent national de requérants.

La diaspora érythréenne en Suisse compte quelque 20'000 personnes.

Un problème révélé en 2012 déjà

Cette pratique assimilée à du racket avait déjà été évoquée dans un sujet de la télévision alémanique SRF en 2012.

Deux interpellations de Jacqueline Fehr

Dans sa réponse à une interpellation de Jacqueline Fehr (PS/ZH) sur ces extorsions, le Conseil fédéral avait affirmé qu'une enquête préliminaire avait été menée.

Celle-ci n'avait "pas permis d'élucider les indices de violences exercées dans la perception de l'impôt dont font mention les médias", selon le gouvernement.

Suite à un rapport accablant de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Erythrée, la même Jacqueline Fehr a déposé une nouvelle interpellation demandant comment la Confédération protégeait les réfugiés erythréens en Suisse contre les attaques de leur gouvernement.

Le Conseil fédéral va s’exprimer sur ces questions dans les mois qui viennent.