Les ministres des Affaires européennes de l'UE ont approuvé sans discussion mardi le rapport sur les relations entre les Vingt-Huit et les pays de l'AELE, dont la Suisse. Ils ont affirmé une attitude ferme face à la Confédération et lié la libre circulation et d'autres dossiers, notamment l'accord de Schengen/Dublin.
Depuis l'adoption de l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse" le 9 février, les relations entre Berne et Bruxelles se sont tendues. En juillet, la Suisse a demandé la renégociation de l'accord sur la libre circulation, mais avait obtenu une fin de non-recevoir (voir encadré).
Un rapport "technocratique et inintéressant"
Didier Burkhalter relativise cependant l'importance de ce document. "Ce n'est pas un verdict et un document de référence, c'est un rapport un peu technocratique qui vient tous les deux ans et qui devient un peu inintéressant, au point d'ailleurs que les ministres ne le lisent pas vraiment", a-t-il noté sur la RTS.
ats/mac
Des négociations délicates et chronophages
"La question de la libre circulation des personnes est très délicate en Europe de manière générale, pour l'Union européenne à l'interne, alors cette discussion avec nous, nous la voulons absolument et nous cherchons même le moyen d'entrer en négociation", a affirmé par ailleurs Didier Burkhalter.
Pour le président de la Confédération, la discussion "a déjà commencé mais il faut la matérialiser par une possibilité de solution." Et Didier Burkhalter de remarquer "une grande inertie dans la bureaucratie bruxelloise".
Libre circulation non négociable pour Bruxelles
Interrogé avant la réunion, le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn a souligné que l'on ne peut attendre que l'UE accepte, à cause de la Suisse, des modifications "sur cette question capitale, qui caractérise l'Europe". La libre circulation constitue en effet un des "grands acquis de l'Union européenne", a-t-il fait valoir.
Evoquant le rejet de l'initiative Ecopop en novembre, Jean Asselborn s'est par ailleurs dit convaincu "que la Suisse a compris" que si Berne veut continuer à approfondir ses relations avec l'UE, elle doit reconnaître l'importance de l'acquis obtenu à travers la libre circulation.
Selon lui, il ne faut pas se faire d'illusions, "ça ne fonctionnera pas autrement".