La montée en puissance de l’académie de police de Savatan - qui englobe Valais, Vaud et bientôt Genève - connaît des remous. Après la crainte des communes vaudoises de payer trop cher (lire Malaise dans les communes vaudoises sur la formation des policiers à Savatan), c'est au tour des autres cantons romands de réagir.
Fribourg, Neuchâtel et le Jura veulent en effet unir leurs forces et fusionner leurs propres écoles de police, a appris la RTS mardi.
Un style trop militaire
"On est pour une unification de formation, mais ça ne doit pas forcément être sur un site unique. On a une convention avec Neuchâtel, on va s'acheminer vers probablement une fusion", explique le conseiller d'Etat fribourgeois en charge de la sécurité, Erwin Jutzet.
"Savatan nous revient beaucoup plus cher qu'actuellement, et le style est très militaire, alors qu'à Fribourg on a une école plus proche des gens. On n'a vraiment pas l'intention de rejoindre Savatan", conclut Erwin Jutzet.
Ludovic Rocchi/vkiss
Alain Ribaux n'exclut pas une formation romande à terme
Interrogé mercredi dans Le 12h30 de la RTS, le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de la Sécurité Alain Ribaux estime qu'il n'y a pas véritablement de guerre des écoles de police.
Avec la collaboration entamée avec le Jura et Fribourg, "on a une situation qui nous convient, on n'a pas de velléité d'autres rapprochements", explique le ministre.
Alain Ribaux n'écrte cependant pas totalement l'idée de regrouper un jour les forces romandes: "Un centre unique en Suisse romande n'est pas exclu à l'heure actuelle", dit-il.
Des problèmes de coûts
Il existe un coût par aspirant de police donné par chaque école. La moins chère serait Colombier, dans le canton de Neuchâtel, qui forme aussi les Jurassiens et qui devrait donc bientôt fusionner avec l’école des Fribourgeois. Son tarif tourne autour de 35'000 francs contre plus de 50'000 à Savatan. Mais Savatan et Colombier s'accusent mutuellement de ne pas compter correctement.
Cela fait plus de trois ans que la Conférence latine des chefs de départements de justice et police s'est promise de tout mettre à plat. Pour l'instant, aucun audit fiable n'a encore été réalisé.