En Suisse, les écarts salariaux ne cessent de se creuser, a relevé lundi l'Union syndicale suisse lors de sa conférence de presse annuelle.
Forte d'un rapport sur la répartition des revenus et de la fortune, l'USS demande une hausse des salaires pour les bas et moyens revenus, ainsi qu'un renforcement de la lutte contre la discrimination salariale des femmes. L'association veut aussi une réduction des primes maladie et un relèvement des rentes AVS.
Un pot à 2,1 milliards
Personne ne devrait payer plus de 10% de son revenu net pour sa prime, a fait valoir l'économiste Daniel Lampart. L'USS propose donc d'injecter 2,1 milliard de francs dans un pot pour renforcer le subventionnement des primes.
Les parents obtiendraient des déductions de 7000 francs par enfant et jeune. En outre, les primes de ceux-ci seraient baissées. Pour les parents avec deux enfants, ces réductions seraient garanties jusqu'à 175'000 francs de revenu brut.
L'évolution des revenus des retraités est encore plus inégalitaire, constate l'USS. Les 2e et 3e piliers accentuent les déséquilibres de la vie active, fustige la faîtière des syndicats, qui veut une amélioration des rentes AVS.
ats/bri
Les pauvres plus pauvres
Depuis 1996, les salaires du 1% le mieux rémunéré a augmenté, en termes réels, de 40% environ. Pendant ce temps, la hausse n'a été que de 8% pour les bas revenus et de 12% pour les moyens.
En outre, les classes de revenu supérieures ont obtenu une baisse de la charge fiscale, alors que les autres ont vu la leur s'alourdir. Les primes d'assurance maladie ont augmenté de 94% depuis 1997, une fois corrigées de l'inflation, rappelle l'USS.
Entre 2002 et 2012, le revenu disponible réel des mieux rémunérés a augmenté de 1930 francs alors que celui des travailleurs touchant un petit salaire a baissé de 200 francs et que celui de la classe moyenne a stagné, s'inquiète l'USS.