Cinq jours après le drame, le double infanticide de Flaach (ZH) continue de faire des vagues en Suisse alémanique. Les critiques portent principalement sur les modalités de placement des mineurs et le travail des autorités.
Les grands-parents des deux petites victimes s'étaient déclarés prêts à accueillir leurs petits-enfants, mais leurs emails à l'Autorité de protection de l'enfant et de l'adulte de Winterthour étaient restés sans réponse, affirment-ils.
Code civil à modifier
"Dans le code civil (...), les grands-parents n'ont absolument aucun droit d'entretenir des relations personnelles avec leurs petits-enfants", a regretté mardi sur la RTS l'avocate genevoise Anne Reiser, plaidant ainsi pour une modification de la législation.
"Les grands-parents sont les grands oubliés de la loi et des pratiques. C'est inconcevable et sidérant", s'emporte Anne Reiser, qui juge pourtant logique le placement d'un enfant "dans un lieu qui lui est familier, qui le rassure".
Cette spécialiste du droit de la famille espère que ce fait divers pourra faire bouger les lignes. "Un enfant a besoin de ses parents, mais aussi de sa famille élargie. C'est la convention internationale des droits de l'enfant qui le dit", affirme-t-elle.
ats/dk
L'autorité cantonale sous le feu des critiques
Le KESB ne disposait pas des effectifs pour s'occuper intensivement de la mère durant les fêtes de fin d'année, a -t-on appris lundi.
Cette institution a été fortement critiquée et sérieusement menacée. Un dispositif policier a même été mis en place pour assurer la sécurité des employés.
Ces autorités sont extrêmement dépourvues en termes de personnel, de moyens et de formation, déplore Anne Reiser.
L'avocate genevoise plaide pour davantage de coopération entre les acteurs, notamment des passerelles entre l'Etat et les associations privées qui s'engagent dans ce domaine.
Rappel des faits
Le garçon et sa soeur ont été tués le soir du 1er janvier. Leur mère, une Suissesse de 27 ans, a été arrêtée. Elle a avoué les faits, selon son avocate.
Le drame s'est produit dans le cadre d'un conflit entre la famille et les autorités. Celles-ci avaient ordonné le placement des enfants dans une institution.
Quatre jours avant le drame, la mère avait envoyé un courriel aux médias dans lequel elle accusait les autorités d'avoir pris ses enfants et de les cacher.
Les enfants ont pu retourner auprès de leur mère pendant les fêtes. Ils auraient dû revenir dans l'institution le 4 janvier.