Un Suisse peut consommer une quantité journalière jusqu'à 7 ou 9 fois plus importante de sucre blanc ou saccharose que ce que recommande l'Organisation mondiale de la santé (OMS), révèle mardi un test ponctuel effectué par l'émission A Bon Entendeur.
>> Plus de détails dans l'émission A Bon Entendeur du 20 janvier 2015
"L'apport énergétique total en sucre blanc ne devrait pas dépasser 10% de l'apport énergétique total d'une journée", relevait Isabelle Mabiala, diététicienne, dans l'émission On en parle le 9 janvier dernier. Pour la consommation moyenne de 2000 Kcal par jour d'un adulte, cela représente donc 200 Kcal de sucre, soit environ 50 grammes par jour.
Mais au vu de l'augmentation de la proportion de personnes souffrant de surpoids, d'obésité et de diabète (lire encadré ci-dessous), l'OMS a décidé au printemps 2014 d'abaisser encore sa recommandation à 25 grammes par jour.
Pourtant, au terme d'une journée-test, établie pour un adulte et pour un adolescent pressés consommant des aliments industriels déjà préparés, la quantité de sucre ingérée représenterait 180 grammes et 230 grammes respectivement.
A l'insu du consommateur
"Là où ça devient étonnant, c'est de trouver du sucre dans des aliments qui ne sont pas censés en contenir", affirme Maud Bessat-Machi, diététicienne aux Hôpitaux universitaires de Genève, interrogée par ABE.
Les consommateurs ne soupçonnent en effet pas certaines céréales, des sauces tomates, des pâtes sèches, de la salade de carottes ou encore des pizzas de contenir des doses importantes de sucre blanc. Un sucre invisible, qui pousse à la consommation et peut entraîner une certaine dépendance (lire ci-contre).
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400'000 Suisses atteints de diabète de type 2
En Suisse, on estime que plus de 400'000 personnes souffrent de diabète de type 2, soit près d'un Suisse sur vingt. Et en dix ans, cette proportion a augmenté de moitié.
Dans près de 90% des cas, l'obésité et le surpoids sont à l'origine de la maladie. Une alimentation trop riche en sucre, en graisse et le manque d'activité physique y sont liés.
L'industrie se défend
Interrogé par ABE, le consortium représentant l'industrie alimentaire en Europe, FoodDrink Europ, assure qu'il est trop facile d'incriminer uniquement la nourriture industrielle et qu'il est de la responsabilité de chacun de consommer de manière raisonnable des aliments sucrés.
Les associations de consommateurs européennes soulèvent, elles, le refus des industriels d'adopter un étiquetage des produits alimentaires plus clair.